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Référendum catalan : au moins 91 blessés dans les heurts

Le Vif

Au moins 91 personnes ont été blessées dimanche dans des heurts quand la police a voulu empêcher la tenue d’un référendum d’autodétermination en Catalogne, ont annoncé les services de santé de la région.

Une porte-parole a précisé que les services de santé avaient « accueilli 337 personnes dans les hôpitaux et centres de santé ».

La porte-parole a précisé que sur ce total elle n’avait confirmation que de « 90 blessés et un autre blessé grave », touché à l’oeil.

Le tri n’avait vraisemblablement pas été finalisé pour les autres.

Ces services de santé, a-t-elle précisé, classent les personnes traitées dans les hôpitaux en cinq catégories: les blessés légers (pouvant comprendre des personnes choquées, ayant des maux de tête et des contusions…), les blessés moins graves, les blessés graves et les blessés en état critique et les morts.

Le ministère de l’Intérieur a fait état de son côté de neuf policiers et deux gardes civils blessés.

Dès l’aube, des centaines de personnes s’étaient massées devant les bureaux de vote prévus par l’exécutif catalan pour la tenue d’un référendum d’autodétermination que la justice a interdit.

Leur objectif était non seulement de voter mais de « protéger » pacifiquement ces sites en barrant l’accès à la police.

Mais en milieu de matinée la police nationale et la garde civile sont entrés de force dans différents bureaux, notamment à Barcelone et à Gérone, le fief du président séparatiste Carles Puigdemont.

Dans certains cas, elle a chargé ceux qui lui opposaient de la résistance, utilisant des balles en caoutchouc selon les témoins interrogés par l’AFP.

Ces scènes de tensions ont été enregistrées par les militants et rapidement diffusées sur les réseaux sociaux, qui montraient aussi comment certains étaient bousculés par la police, parfois à coups de matraque, en refusant de partir.

Une autre scène diffusée par un militant pro-référendum montrait des manifestants criant « assassins, assassins » et encerclant en levant les mains un groupe de policiers anti-émeutes.

Madrid presse les dirigeants catalans d’arrêter la « farce » du référendum

Le gouvernement espagnol a demandé dimanche aux autorités indépendantistes de Catalogne de mettre fin à la « farce » du référendum d’autodétermination où la police est intervenue pour l’empêcher.

« Continuer cette farce n’a aucun sens, ça ne mène nulle part, ils devraient y mettre fin immédiatement », a déclaré la numéro deux du gouvernement espagnol Soraya Saenz de Santamaria, à l’adresse de l’exécutif de Catalogne, la Generalitat, dirigé par Carles Puigdemont.

« La Generalitat s’est comportée de façon absolument irresponsable, elle a prétendu abroger la loi et la justice en Catalogne, et avec elle la démocratie », a-t-elle poursuivi dans une conférence de presse avant d’attaquer nommément M. Puigdemont.

« Je ne sais pas dans quel monde a vécu M. Puigdemont mais la démocratie espagnole ne fonctionne pas comme ça », a lancé la vice-présidente du gouvernement. « Cela fait très longtemps que nous nous sommes libérés d’une dictature et d’un homme qui nous disait que sa parole est loi ».

« Puigdemont et son équipe sont seuls responsables de tout ce qui s’est passé aujourd’hui et de tout ce qui pourra se passer s’ils ne mettent pas fin à cette farce », avait déclaré plus tôt le préfet de Catalogne Enric Millo.

Au moins 91 personnes ont été blessées dans des heurts entre les forces de l’ordre et les partisans du référendum, selon les services de santé régionaux.

Une porte-parole a précisé que les services de santé avaient « accueilli 337 personnes dans les hôpitaux et centres de santé », la majorité pour des malaises ou des maux légers, et parmi elles « 90 blessés et un blessé grave, touché à l’oeil ».

La police a tiré des balles en caoutchouc sur des manifestants, selon des témoins interrogés par l’AFP.

De son côté, le ministère de l’Intérieur a diffusé plusieurs vidéos de manifestants lançant des pierres sur les forces de l’ordre.

Enric Millo a annoncé que la police régionale catalane, les Mossos d’Esquadra, avaient demandé de l’aide aux forces de l’ordre nationales, police et Garde civile, dans 233 bureaux de vote.

« Un geste qui les honore », a-t-il dit alors qu’il l’avait durement critiqué quelques heures plus tôt l’inaction des Mossos pour empêcher l’ouverture des bureaux de vote.

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