Ethiopie : Les Oromos manifestent un an après le festival meurtrier

Lors du festival Irreecha, les policiers sont restés à distance et n'ont pas réagi lorsque des jeunes se succédaient sur une scène, croisant les bras au dessus de la tête.
Légende image, Lors du festival Irreecha, les policiers sont restés à distance et n'ont pas réagi lorsque des jeunes se succédaient sur une scène, croisant les bras au dessus de la tête.

Un an après la mort de plus de 55 participants dans un mouvement de foule provoqué par l'usage de gaz lacrymogènes par la police, les membres de l'ethnie oromo ont manifesté pacifiquement.

En Ethiopie, le festival d'Irreecha, événement religieux marquant la fin de la saison des pluies, s'est transformé hier en manifestation anti-gouvernementale mais pacifique.

Il s'agit d'un rendez-vous annuel durant lequel des membres de l'ethnie oromo, la plus importante du pays, célèbrent la fin de la saison de la pluie.

Contrairement aux éditions précédentes, le gouvernement a tenté de s'impliquer dans l'encadrement du festival en instaurant des mesures de sécurité draconiennes et en déployant des hélicoptères de l'armée. Un ancien chef traditionnel étroitement lié au gouvernement est également monté sur scène.

Les policiers sont restés à distance et n'ont pas réagi lorsque de nombreux jeunes se succédaient sur une scène, croisant les bras au-dessus de la tête. Un signe devenu le symbole des manifestations anti-gouvernementales menées en 2015 et 2016 dans les régions Oromo, notamment dans le sud et l'ouest et Amhara dans le nord. Les habitants de ces régions s'estiment marginalisés par l'exécutif éthiopien.

L'année dernière, la police avait tiré des gaz lacrymogènes pour disperser la foule après la reprise par une partie des participants de slogans considérés comme hostiles au gouvernement.

Le mouvement de foule qui s'en était suivi, avait provoqué la mort de 55 personnes, selon les autorités. Les manifestants affirment qu'il y a eu plusieurs centaines de morts.