CONDAMNATIONUn policier municipal condamné à cinq ans de prison pour agression sexuelle

Suresnes: Le policier municipal condamné à cinq ans de prison pour agression sexuelle

CONDAMNATIONIl a nié tout au long du procès son implication dans l’affaire…
Police Municipale. (Illustration)
Police Municipale. (Illustration) - M.LIBERT / 20 MINUTES
Laure Gamaury

L.Gam. avec AFP

Une condamnation au-delà des réquisitions de la procureure. Un ancien chef adjoint de la police municipale de Suresnes (Hauts-de-Seine) a été condamné lundi à cinq ans de prison ferme avec mandat de dépôt par le tribunal correctionnel de Nanterre. Il avait abusé sexuellement d’une subordonnée qui craignait de perdre son travail si elle parlait.

Le tribunal est allé au-delà des réquisitions de la procureure qui avait demandé cinq ans de prison dont deux avec sursis pour cet homme accusé d'« agression sexuelle par personne ayant autorité » et « harcèlement moral » sur une policière désormais retraitée, de 22 ans son aînée. Casier judiciaire jusque-là vierge, ce père de famille de 43 ans comparaissait libre sous contrôle judiciaire.

L’ex-brigadier chef principal sera en outre inscrit au fichier des délinquants sexuels et devra indemniser les parties civiles, notamment la ville de Suresnes à hauteur de plus de 23.000 euros pour son préjudice matériel et moral.

« Je ne comprends pas ce que je fais là »

L’ancienne policière municipale a évoqué son « sentiment de culpabilité » de ne pas avoir quitté son poste à la police municipale, allant jusqu’à se dire « coupable pour ça ». Avant que le président Jacques Gazeaux ne la reprenne : « Madame, c’est vous la victime ».

Le tribunal a demandé une expertise médico-psychologique pour pouvoir évaluer le préjudice subi par la victime. Celle-ci « a été particulièrement meurtrie » par des faits remontant à 2011-2012 - fellation forcée, attouchements réguliers, gestes et textos déplacés notamment, a souligné la procureure Aurélia Gandrey. « Elle a tout perdu : son travail, sa santé, elle a failli perdre son mari, elle s’est perdue elle-même », a poursuivi la magistrate, alors que la victime, tremblant de tout son corps, se tassait sur sa chaise. Les explications du prévenu, qui niait catégoriquement les faits et dont les « comportements inadaptés vis-à-vis de la gent féminine » ont été évoqués par plusieurs témoins, ne méritent « aucun crédit », a-t-elle encore asséné, déplorant que le prévenu ne prenne « pas ses responsabilités ».

« Je ne comprends pas ce que je fais là », a-t-il indiqué avant que le tribunal ne se retire pour délibérer. « Je suis une victime. Je ne peux pas être condamné pour des choses que je n’ai pas faites », a-t-il clamé, demandant à ce qu’après cinq ans de procédure, on le « laisse tranquille ». Recruté en 2004, l’ex-fonctionnaire avait été suspendu par sa hiérarchie après sa mise en examen en décembre 2012, à la suite de la plainte de la victime.

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