L'une des chansons de Deep Purple va être conservée dans de l'ADN synthétique.

L'une des chansons de Deep Purple va être conservée dans de l'ADN synthétique.

L'Express

L'ADN synthétique deviendra-t-elle le disque dur du futur? Ce lundi, le site Pitchfork (dans un article repéré par Les Inrocks) a fait une annonce pour le moins étonnante. Twist Bioscience, une start-up spécialisée dans l'ADN synthétique a décidé de conserver des chansons mythiques, dont Smoke On The Water de Deep Purple et Tutu de Miles Davis, grâce à cette matière.

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Une première dans le monde. "Ces deux enregistrements sont tirés des archives du Montreux Jazz Festival. C'est la première fois que l'ADN est utilisé pour le stockage d'archive de cette qualité et à long terme", a commenté la start-up.

La quantité requise est "inférieure à un grain de sable"

Karin Strauss, une scientifique de Microsoft qui travaille sur le projet en collaboration avec l'université de Washington, précise que ces titres mythiques devront, pour être conservés, être enregistrés dans cette matière dont la quantité requise est "inférieure à un grain de sable". Afin de convertir ces chansons dans le langage de l'ADN, les chercheurs doivent d'abord passer par un langage binaire, précise le site Pitchfork.

Le chanteur Quincy Jones a lui-même fait part de son emballement pour ce procédé. "Je suis heureux de savoir que le souvenir de cet événement spécial ne sera jamais perdu", a-t-il souligné dans un communiqué. "Avec le manque de fiabilité actuel dans la conservation des archives, je m'inquiète parfois que nous ne laissions nos générations futures sans la possibilité d'avoir un tel accès", écrit-il aussi.

Une sauvegarde pendant "des milliers d'années"

L'ADN synthétique est une matière tellement infime que si l'on veut conserver l'intégralité des enregistrements effectués depuis la création du festival de Montreux, en 1967, il ne faudra que l'équivalent d'un grain de riz, a indiqué la scientifique Karin Strauss, à titre de comparaison. Comme le note le site culturel, si le recours à l'ADN synthétique est particulièrement cher, contrairement aux disques durs actuels, il ne consomme pas l'énergie des centres de données et possède une capacité de stockage extrêmement importante.

"Alors que les meilleurs supports de stockage conventionnels ne peuvent conserver leur contenu numérique que pendant une centaine d'années et dans des conditions très précises, l'ADN synthétique conserve son contenu pendant des centaines voire des milliers d'années", s'est réjoui Twist Bioscience.

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