Avant les JO 2024, Paris accueillera les Gay Games en 2018

Six ans avant les JO de Paris 2024, la capitale accueillera la 10e édition des Gay Games, les « Jeux homosexuels », en août 2018.

    Ce sera officiel ce matin. Du 4 au 12 août prochain, Paris accueillera la 10 e édition des Gay Games*, rendez-vous planétaire né en 1982 à San Francisco et qui se déroule tous les quatre ans. 15 000 participants venus de 70 pays sont attendus sur 36 sports retenus. Des Jeux olympiques réservés à la communauté LGBT -- lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres -- six ans avant les vrais JO de Paris? Le concept des Gay Games n'est pas si réducteur. Ils sont ouverts à tous et ne sont pas communautaristes. La majorité des participants sont certes LGBT, mais les organisateurs acceptent tout le monde. « Homos, hétéros, handicapés, sportifs ou pas, grands, petits, jeunes, vieux... peuvent y participer en s'inscrivant** dans la limite des 15 000 places disponibles », dit le concept. C'est un grand rendez-vous de tolérance, de respect, de partage et de lutte contre les discriminations pour faire reculer les préjugés.

    Des jeux ouverts à tous

    « Ce sont, plus que tout, des Jeux mondiaux de la diversité », nous révèle, en avant-première, Manuel Picaud, le coprésident des Gay Games Paris 2018. Pour accueillir l'événement, dont la devise est All Equal (« Tous égaux »), la capitale s'est portée candidate en 2013, avant que Paris 2024 ne se mette en action. Les deux événements ne sont pas liés. Mais personne ne se plaint de leur rapprochement.

    Définis comme « le plus grand événement sportif et culturel du monde ouvert à tous », les Gay Games ont, parmi leurs valeurs, la lutte contre l'homophobie dans le sport. « Dans le monde, une dizaine de pays punissent encore l'homosexualité de peine de mort. Dans 76 autres, elle est illégale, rappelle Manuel Picaud. Dans le sport, l'homosexualité reste encore un très grand tabou. Aux Jeux de Rio, une cinquantaine d'athlètes ont révélé au grand jour leur homosexualité. C'était deux fois plus qu'à Londres, en 2012, mais il y a encore beaucoup à faire. » Le rendez-vous est aussi très lié à la lutte contre le VIH. Créés au début de l'épidémie par un ancien décathlonien américain (6e aux JO de Mexico, en 1968), Tom Waddell, qui est mort du sida, les Gay Games ont contribué à pousser Barack Obama à lever l'interdiction d'entrée sur le territoire américain des personnes séropositives.

    * Après San Francisco (1982, 1986), Vancouver (1990), New York (1994), Amsterdam (1998), Sydney (2002), Chicago (2006), Cologne (2010) et Cleveland (2014).

    * *Sur le site www.paris2018.com.

    Evelyne Chenoun,