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Comment Facebook entre dans la guerre des droits sportifs

Le réseau social vient d’offrir des matches de la NFL à ses fans américains, et pourrait entrer dans la bataille pour le foot anglais et la Coupe du Monde.  

Par Hélène Gully

Publié le 30 sept. 2017 à 16:59

Lentement mais sûrement, Facebook conquiert sa place au soleil. Cette semaine, le réseau social a réservé une bonne nouvelle à ses aficionados de football américain. 

Désormais, tous les matches de la NFL, dont le mythique Super Bowl, auront leurs résumés vidéo diffusés sur la plateforme, et seront disponibles gratuitement. 

Le contrat signé entre la ligue de football américaine et Facebook offre à la NFL un nouveau relais de croissance alors que ses audiences TV se sont tassées en 2016, d’environ 8% pour la saison régulière, selon le site ESPN.

Et l’intérêt est réciproque. Les revenus publicitaires composent 97% du chiffre d’affaires de Facebook. Or les espaces publicitaires sur le fil d’actualité arrivent à saturation. 

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Le réseau social a donc décidé de développer son offre vidéo afin que Facebook devienne à terme la plateforme à laquelle « les internautes pensent lorsqu’ils cherchent des vidéos », a indiqué Mark Zuckerberg en février dernier.

Quoi de mieux que des événements sportifs populaires pour lancer cette offensive ? Facebook a ainsi mené cette année plusieurs tentatives pour améliorer son offre sur ce segment. Tour d’horizon des contrats passés et des batailles en cours. 

Match de titans pour la « Premier league »

Facebook face à Amazon. L’obtention des droits de diffusion TV 2019-2022 du championnat de foot le plus suivi du monde, la « Premier league », pourrait relever d’un affrontement de titans. 

Car aux côtés des deux géants de l’internet devraient aussi concourir les opérateurs historiques du championnat, Sky et BT. 

C’est le patron de Manchester United, Ed Woodward, qui a divulgué le nom des futurs concurrents. À l’occasion de la publication du bilan financier de l’équipe, le propriétaire mancunien a glissé dans un sourire : « Je pense qu’ils [Amazon et Facebook] vont entrer dans la danse. »

Audience prometteuse

Environ 35% des utilisateurs de Facebook (environ 650 millions d'internautes) se connectent au moins une fois par jour sur une page sportive, note le Wall Street Journal. 

Or lors du contrat précédent, les droits de diffusion domestiques, négociés tous les trois ans, ont atteint une somme record : 5,1 milliards de livres. Une moyenne de 10,19 millions de livres est ainsi déboursée par les opérateurs pour pouvoir diffuser chaque match. 

Ce qui laisse présager de l’ampleur des prochaines négociations. A titre de comparaison, cela représente trois fois le montant des affiches de la Ligue 1 française, et 2,25 fois celui des droits italiens. 

La Coupe du monde de foot 2018

L’année prochaine, la Russie accueillera l’évènement le plus important du football international : la Coupe du Monde. 

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Les droits de diffusion se paient des centaines de millions de dollars tant les audiences sont quasi-garanties. Sur ce marché, selon Bloomberg, trois nouveaux arrivants se sont manifestés : Snapchat, Facebook et Twitter. 

Le trio aurait proposé des « dizaines de millions de dollars » pour retransmettre, aux Etats-Unis seulement, les vidéos des meilleurs moments. 

Face à ses adversaires, Facebook a un argument de taille : 2 milliards d'utilisateurs.

Le cricket ou comment miser sur l’Inde

Six cent millions d’euros mis sur la table pour remporter l’enchère. Une somme importante mais qui n’a pas suffit à Facebook pour acquérir les droits de diffusion de la ligue de cricket, sport national en Inde, a repéré Recode. Un pays où Facebook possède sa première base d’utilisateurs : 241 millions de personnes. 

Avec une enveloppe totale de 2,6 milliards de dollars pour les droits TV et numériques, c’est finalement la filiale de la 21st Century Fox, Star India, propriété de Rupert Murdoch, qui a raflé la mise avec une exclusivité pour cinq saisons. 

Facebook, qui ne convoitait que les droits de diffusion numériques, devra attendre cinq saisons pour retenter sa chance. 

Hélène Gully

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