(B. Papon/L'Equipe)

A lire cette semaine dans France Football, rencontre Suaudeau-Landreau : «Un entraîneur doit rester un joueur»

L'un fut inventeur de jeu, passionné des relations avec ses joueurs. L'autre, nouvel entraîneur de Lorient, fut son gardien de but au FC Nantes avant de briller ailleurs. FF a organisé les retrouvailles Suaudeau-Landreau. Passionnantes.

Jean-Claude Suaudeau, 79 ans, a été surpris de voir son ancien élève, lancé à 17 ans en Première Division, embrasser la carrière d’entraîneur en juin dernier à Lorient, tout juste relégué. «Il était embringué à la télé, faisait plein de choses… » Coach, manager ou dirigeant, Mickaël Landreau hésitait, la proposition de Loïc Féry l’a convaincu de plonger. Son boulot : entraîneur et bien plus. Il lui a fallu constituer un staff technique, élaguer l’effectif et donner un projet de jeu aux Merlus. Bien sûr, avec des principes enseignés par maître Coco au temps du FC Nantes. Par exemple, «un truc m’obsède : que le joueur sente que je ne doute pas», «fuir l’ennui, chercher sans cesse un truc pour garder le joueur en alerte» ou «faire confiance à son intuition».
 
Les pratiques ont changé en deux décennies. A Lorient, Landreau ne prend pas la douche avec son effectif comme Suaudeau dans les années 80-90 à Nantes, il ne conduit pas la séance au cœur des joueurs mais sait prendre du recul. Logique, lui n’est pas seulement obsédé par le jeu, il doit tenir compte des relations avec les agents, les sponsors, etc. «Je refuserais de faire tout ça. Moi, il n’y avait que l’entraînement ! Mener mes séances en direct», assène le grand ancien, qui porte un regard affectif et direct sur son ex-joueur qui, lui, est, empli de respect. Ils se retrouvent sur une certitude : entraîneur est un métier éreintant.

Quant à la relation avec les joueurs, les deux hommes plaident pour une franchise sans détour. Coco se présente comme «un tyran débordant d’affection», Micka comme «un débutant avec une marge de progression». Le premier imagine un bel avenir au second car «il est très précis dans ce qu’il demande et car il aime gouverner». Sera-ce sur le terrain pendant près de quarante ans comme lui, deux fois champion de France à la tête des Canaris ? Rien n’est moins sûr… Mais, sans aucun doute, Mickaël Landreau saura se souvenir des pratiques et des idées dispensées par celui qui lui a fait découvrir l’élite en 1996.

Coco se présente comme «un tyran débordant d'affection», Micka comme «un débutant avec une marge de progression».

Christophe Larcher