TRADUCTIONEt si on n’avait plus besoin d’apprendre une langue étrangère?

VIDEO. Intelligence artificielle: Et si on n’avait plus besoin d’apprendre une langue étrangère?

TRADUCTIONAu cours de la deuxième édition de Microsoft Experiences ce mardi, Microsoft a fait un point sur l'intelligence artificielle en France...
Illustration d'un professeur d'anglais
Illustration d'un professeur d'anglais  - DERRICK CEYRAC / AFP
Laure Beaudonnet

Laure Beaudonnet

L'essentiel

  • Microsoft Experiences, l'événement de l'intelligence artificielle, a eu lieu les 3 et 4 octobre au Palais des Congrès de Paris.
  • Le parcours AI Hackademy a présenté une trentaine de projets, dont Helpicto.
  • La traduction n'a jamais été aussi facile, dopée à l'intelligence artificielle.

Les brêles en anglais vont être contentes, les profs de langue étrangère un peu moins. L’intelligence artificielle pourrait bien les mettre au chômage d'ici peu. Au cours de la deuxième édition de Microsoft Experiences organisée au Palais des Congrès ce mardi, Thomas Kerjean, directeur de la division Cloud chez Microsoft, est revenu sur l’état de l’intelligence artificielle (IA) en France et sur certains cas concrets : « L’enjeu pour nous est d’injecter du deep learning dans tous les produits », souligne-t-il. Dopés à l’IA, les outils de traduction ont fait un tel bon ces dernières années qu’on se demande pourquoi on s’ennuie à aller en cours d’espagnol. Les nouvelles technologies sont capables de briser les barrières de la langue (tant pis pour la patience de Madame Garcia avec les quatrièmes B).

Parler avec un Chinois sans maîtriser le chinois

Combien de fois Google Traduction associé à l’appareil photo nous a sauvés de la catastrophe gustative au moment de commander dans un restaurant étranger, nous évitant la soupe au poulpe et autres mets à base de viande de chien ? Plus récemment, fin 2016, l’outil du géant de Mountain View a passé une étape grâce à l’utilisation d’un système de réseau neuronal (Neural Machine Translation), qui s'inspire du fonctionnement du cerveau humain. Le passage d’une langue à l’autre est d’une qualité bien supérieure, au lieu de traduire mot à mot, le système prend en compte la phrase entière comme un seul élément à traduire. S’il fait (pour l’instant) plus d’erreurs qu’un traducteur humain, il s’avère bien pratique pour communiquer à l’étranger ou déchiffrer un article du journal allemand Bild.

Mieux : mercredi soir, lors de sa conférence annuelle Made by Google, la marque a annoncé le lancement des Pixels Buds, des écouteurs sans fil qui permetent d'entendre la traduction en temps réel d'une conversation.

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Ecrire c’est utile mais parler, c’est autre chose et c’est là qu’intervient Microsoft et son moteur neuronal. Avec Skype Translator, un Chinois et un Français n’ont plus aucun mal à se comprendre. La machine traduit et retranscrit en temps réel dans 10 langues à l’oral et une cinquantaine à l’écrit. La traduction fonctionne dans les deux sens avec le français, le mandarin, l’anglais, l’allemand, l’italien, le portugais brésilien, le russe, l’espagnol et l’arabe. Je parle français, mon interlocuteur répond en chinois et je comprends tout ce qu’il me raconte. C’est magique. Et lorsque deux utilisateurs se parlent sur le chat Skype, les capacités de traduction sont encore plus élevées. La technologie n’est pas encore parfaite - la conversation n'est pas encore super fluide et on ne peut pas se couper la parole - mais on voit bien comment la maîtrise des langues étrangères pourrait vite devenir facultative.

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Les troubles du langage

Outre la langue, la communication comprend des subtilités (langage corporel, expressions faciales, intonations de la voix) qu’il est nécessaire de déchiffrer. A l’écrit, les émoticones ont été en partie capables de remédier à un certain nombre de quiproquos liés au texte : souligner un second degré, ajouter une intention. De la même façon, l’intelligence artificielle pourrait créer une forme de langage universel. Le parcours AI Hackademy de Microsoft Experiences, a présenté Helpicto, un outil qui facilite la communication entre des personnes autistes et leur entourage.

« Helpicto permet de faire baisser le niveau d’angoisse de l’individu en lui donnant un outil pour comprendre l’environnement dans lequel il se trouve », explique Carine Mantoulan, docteur en psychologie, directrice de l’association Inpacts31. Il s’agit de remplacer les classeurs à pictos, utilisés pour aider les enfants autistes à communiquer, par une application logicielle, disponible sur ordinateur, tablette et mobile, qui associe la reconnaissance vocale à la reconnaissance d’images. Par extension, il peut aider n’importe qui à s’exprimer (ou à comprendre l’autre) à l’étranger à l’aide d’images simples : trouver les toilettes, son chemin... L’application recrée de la communication là où elle avait disparu. Pour parler philo et politique, par contre, Madame Garcia pourrait encore nous servir quelque temps.

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