"Ne laissons pas la grippe nous gâcher l'hiver." C'est le slogan de la campagne annuelle de vaccination contre la grippe saisonnière qui sera lancée vendredi, avec des messages diffusés à la télévision et dans la presse, à destination des plus de 12 millions de Français exposés au risque de complications. Cette épidémie arrive généralement en France entre fin décembre et début janvier, et dure neuf semaines en moyenne.

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En donnant le coup d'envoi de cette campagne mercredi, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a appelé les professionnels de santé à montrer l'exemple en se faisant davantage vacciner. La vaccination est le meilleur moyen d'éviter cette maladie, en combinaison avec les gestes d'hygiène (lavage des mains, limitation des contacts par les malades, port de masque, etc.), rappelle la campagne.

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Il est toutefois conseillé de se faire vacciner avant la circulation active des virus grippaux car, après vaccination, l'organisme a besoin de deux semaines pour fabriquer les anticorps nécessaires.

"En tant que soignant, donner l'exemple"

"J'enjoins les professionnels de santé à adopter une conduite exemplaire. Il est indispensable que nous montions leur taux de couverture vaccinale", a déclaré la ministre, alors qu'en moyenne seul un quart d'entre eux se fait vacciner contre la grippe.

"Si cet appel à la mobilisation n'aboutit pas à un changement de braquet, nous réfléchirons à des mesures plus incitatives, voire coercitives", a-t-elle prévenu, lors d'une conférence de presse au ministère. "En tant que soignant, donner l'exemple avec le vaccin contre la grippe", a aussi estimé Agnès Buzyn, alors que le gouvernement s'apprête à rendre 11 vaccins obligatoires pour les jeunes enfants, contre trois actuellement.

14 400 décès l'an passé

Pour la première fois, les pharmaciens de deux régions, l'Auvergne-Rhône-Alpes et la Nouvelle Aquitaine, sont également autorisés, à titre expérimental, à administrer le vaccin contre la grippe. Une démarche qui ne concerne ni femmes enceintes, ni sujets immunodéprimés, ni ceux qui se font vacciner pour la première fois. Près de 3000 pharmaciens participent à cette expérimentation d'une durée de trois ans, qui vise à toucher des populations complémentaires à celles déjà prises en charge par les médecins et les infirmiers.

L'hiver dernier, l'épidémie est à l'origine de 14 400 décès. Dans un communiqué, le ministère de la Santé a souhaité rappeler "la gravité de cette pathologie dont la survenue et la dangerosité restent imprévisibles". La composition du vaccin est modifiée chaque année en fonction de l'évolution des souches du virus en circulation, suivant les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Certains vaccins remboursés à 100%

"Ces drames sont d'autant plus regrettables que nous pouvons les éviter. Moins de la moitié des personnes concernées sont couvertes [47,4% en 2016], loin du taux de 75% recommandé par l'OMS", a souligné Agnès Buzyn, en attribuant ce déficit à une minoration des risques et à "une perte de confiance dans la sécurité et l'efficacité des vaccins". "Si nous atteignons seulement les deux tiers, nous pourrions sauver 3000 vies supplémentaires", a-t-elle aussi estimé.

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Cette année, les personnes âgées, femmes enceintes, diabétiques ou encore asthmatiques verront leur vaccin remboursé à 100% par l'assurance maladie. Dans cette liste figurent aussi les personnes souffrant d'obésité morbide, celles atteintes de certaines maladies chroniques, l'entourage des nourrissons prématurés et certains professionnels de santé.

Chaque année, entre 788 000 et 4,6 millions de personnes consultent pour un syndrome grippal, selon une estimation du réseau de surveillance médicale Sentinelles.

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