Voici comment le Vlaams Belang s'offre des publicités Google pour mettre fin à l'immigration

Le Vlaams Belang s'offre des publicités sur Expedia

© Expedia

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Par Jean-François Herbecq

Des annonces du parti d'extrême droite Vlaams Belang pour "mettre fin à l'immigration": ces "Google ads" interpellent certains internautes qui consultaient Expedia, le site Politico Europe ou la page Instagram du magazine Elle, comme ci-dessus et ci-dessous.

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Le Vlaams Belang s'offre des publicités sur l'Instagram du magazine Elle

Ces visuels sont issus de la campagne d'automne du parti "Het geld is op, immigratiestop" (l'argent est épuisé, stop à l'immigration").

Dans sa communication, le Belang place le coût de l'immigration et les économies réalisées l'an dernier dans la sécurité sociale, soit 1,3 milliard d'euros sur le même pied, et estime que que l'immigration coûterait chaque année au moins 987 euros à chaque contribuable.

Mots-clés et enchères

Comment ces annonces apparaissent-elles sur des sites comme Expedia, Politico ou des pages Instagram?

En fait, que l'on soit dans l'univers Google ou Facebook, les règles sont assez similaires.

Sur Google Search par exemple, les annonceurs peuvent acheter de la publicité et la placer en fonction de mots-clés qu'ils choisissent. "Immigration" par exemple dans ce cas. C'est ensuite un système d'enchères qui établit l'ordre d'apparition des annonces: plus on paye, meilleure est la visibilité de l'annonce. Google ajoute un autre critère, celui de la "qualité" de l'annonce: plus Google juge élevée la qualité de la publicité (en terme de clics obtenus, de réactivité des internautes), meilleure est sa place.

Mais il n'y a pas que sur son outil de recherche que Google propose des publicités, il en place aussi sur les sites: des encarts sont ainsi mis à disposition par divers sites, et c'est Google qui s'occupe de le vendre aux annonceurs, toujours via un choix contextuel, liés aux mots-clés, ou alors par un ciblage lié à l'utilisateur et à son comportement. Quelqu'un qui fréquente beaucoup les sites politiques verra ainsi un contenu publicitaire dont l'annonceur a voulu cibler cette catégorie d'internautes. Et ici aussi un système d'enchères joue pour hiérarchiser les annonces.

Dans l'univers Facebook (qui comprend aussi Instagram, et accessoirement Messenger et WhatsApp), se pratiquent des systèmes comparables de ciblage sur base de critères.

Blacklist

Tous observent en outre des règles interdisant certains types de publicités (la nudité, le "gambling", c'est-à-dire, les jeux et paris en ligne, et ce en vertu de la réglementation en vigueur dans chaque pays, et les armes à feu). Et individuellement, le site qui recueille la publicité peut aussi décider de filtres, pour bannir un concurrent ou des campagnes qui ne seraient pas conformes à ses valeurs.

On en vient ici à la "blacklist", la liste des publicité à bannir. Chaque site peut très bien décider ou non d'y inclure une campagne d'un parti politique, mais il faut bien se dire qu'il est difficile de penser - à l'avance - à tout ce qu'on voudrait éviter de voir apparaître dans ses fenêtres de publicité contextuelle...

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