Ocampo, offshore et conflit d’intérêts: la CPI prend «ces allégations très au sérieux»
Le Mécanisme de contrôle indépendant de la Cour va enquêter sur les allégations portées à l’encontre de l’ancien procureur de la Cour pénale internationale.
La semaine dernière, Le Soir et ses partenaires du réseau d’investigation European Investigative Collaborations (EIC) révélaient que Luis Moreno Ocampo, premier procureur de la Cour pénale internationale de 2002 à 2013, était détenteur de plusieurs sociétés offshore, prêtant ainsi le flanc à des suspicions sur sa moralité et sur l’intégrité de la Cour. Après avoir quitté la CPI, l’avocat et consultant argentin a œuvré contre les intérêts de la Cour en se mettant au service de particuliers qui pouvaient être visés par les enquêtes de cette même juridiction pénale.
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Ce jeudi, la CPI a réagi pour la première fois à ces révélations. La Cour explique dans un communiqué qu’elle n’était pas au fait des transactions financières privées de Luis Moreno Ocampo. Le système de transparence financière dans lequel les dirigeants de l’institution sont tenus de déclarer tous les ans leur patrimoine n’a en effet été mis en place qu’en 2015.
Enquête ouverte
La procureure actuelle, Fatou Bensouda, déclare, pour sa part, prendre « ces allégations très au sérieux ». « L’inquiétude me gagne », écrit-elle, précisant avoir rendu compte des allégations au Mécanisme de contrôle indépendant de la Cour. « Les allégations en cause seront examinées en toute objectivité et impartialité, dans le respect total de la régularité de la procédure et du traitement équitable des intéressés » par la MCI, ajoute-t-elle.
Fatou Bensouda précise encore que, par le passé, elle a demandé à Luis Moreno Ocampo « de s’abstenir de toute déclaration ou activité publique susceptible, en vertu de ses anciennes fonctions à la tête du Bureau, d’être perçue comme une ingérence dans les activités de celui-ci ou une atteinte à sa réputation ».
« Les allégations fâcheuses en cause n’empêcheront pas mon Bureau de s’efforcer de bâtir un monde plus juste conformément aux dispositions du Statut de Rome. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir, en toute indépendance, impartialité et objectivité, pour obtenir la justice à laquelle nous aspirons tous, avec dévouement et intégrité », conclut-elle.
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