Un appareil de la compagnie Malaysia Airlines, transportant 239 personnes à destination de Pékin, a perdu le contact avec le contrôle aérien après avoir quitté la capitale malaisienne, a annoncé la compagnie vendredi 7 mars. Samedi soir, dix-huit heures après la disparition, les autorités vietnamiennes semblaient avoir trouvé une piste sérieuse pour retrouver l'appareil, en repérant des tâches d'huile près du lieu où il a été vu pour la dernière fois.
- Où en sont les opérations de recherche ?
Un groupe international de recherche constitué autour des forces aériennes vietnamiennes a assuré samedi que les deux traînées de carburant découvertes en mer se trouvaient à la pointe sud du Vietnam. D'une longueur d'environ 15 à 20 kilomètres, séparées entre elles de 500 mètres, et qu'elles pouvaient provenir des réservoirs d'un avion abîmé. L'armée a annoncé l'envoi de navires pour s'assurer qu'elles proviennent bien de l'appareil disparu.
Des missions de secours avaient auparavant été engagées en mer de Chine méridionale, au large de la côte est de la Malaisie, à l'aide de la Chine et des Philippines ont dépêché trois navires et un avion de surveillance.
Le ministre français des transports, Frédéric Cuvillier, a proposé samedi matin aux autorités vietnamiennes et malaisiennes l'aide du Bureau enquête-accident pour la recherche de l'avion.
Boeing, de son côté, s'est brièvement exprimé sur Twitter : « Nous suivons attentivement les informations sur le MH370. Nos pensées vont à tous ceux qui sont à bord ».
- Que sait-on des conditions de la disparition ?
Le vol MH370, qui transportait 227 passagers et 12 membres d'équipage, a disparu samedi à 2 h 40 locales (vendredi 19 h 40 à Paris), selon la compagnie. L'appareil, un Boeing 777-200 de plus de onze ans, qui a quitté Kuala Lumpur samedi à 0 h 41 (vendredi 17 h 41 à Paris), devait arriver à Pékin à 6 h 30 locales (23 h 30 à Paris).
L'avion n'a donné aucun signal de détresse et a disparu deux heures après son décollage de Kuala Lumpur samedi matin à minuit 40. Il n'est pas entré en contact avec les contrôleurs aériens vietnamiens, et le lieu de sa disparition est estimé au sud-ouest de l'île vietnamienne de Phu Quoc.
Les autorités vietnamiennes ont précisé que l'avion avait « perdu le contact près de l'espace aérien de la province de Ca Mau avant de pouvoir entrer en contact avec le contrôle aérien de Ho Chi Minh-Ville ». Selon l'agence de presse Chine nouvelle, il se trouvait alors au-dessus de la mer de Chine.
Des avions vietnamiens à la recherche du Boeing disparu samedi avec 239 personnes à bord ont repéré deux traînées de carburant parallèles de plusieurs kilomètres en mer de Chine méridionale, a indiqué un haut responsable militaire vietnamien.
« Deux de nos avions ont détecté deux traînées de carburant d'une longueur d'environ 15 à 20 kilomètres, en parallèle et à environ 500 mètres l'une de l'autre », a déclaré en direct à la télévision publique le général Vo Van Tuan, ajoutant que des navires avaient été envoyés sur place.
De son côté, le ministre des transports malaisien, Hishammuddin Hussein, a indiqué n'avoir « aucune information » sur une catastrophe aérienne. Le premier ministre de Malaisie, Najib Razak, continuait de démentir qu'il s'agissait d'un crash en fin de soirée, en l'absence d'éléments concrets.
Si à ce stade, toutes les hypothèses sont ouvertes, la compagnie aérienne a fait savoir que le pilote, le capitaine Zaharie Ahmad Shah, âgé de 53 ans, était un vétéran, avec plus de 18 000 heures de vol. Le copilote était âgé de 27 ans. L'avion avait onze ans d'âge, et était en bon état.
- Qui sont les passagers ?
La grande majorité des passagers sont des Chinois mais treize autres nationalités sont représentées, dont la France avec quatre ressortissants :
Selon les médias chinois, les quatre Français sont une mère de 51 ans et ses deux enfants, une fille de 13 ans et un garçon de 16 ans, ainsi qu'une jeune fille de 17 ans.
Vingt employés d'une société texane de semi-conducteurs font partie des disparus, a indiqué le PDG de la société Freescale, Gregg Lowe, samedi. Il a précisé que douze de ces employés étaient de nationalité malaisienne et huit autres chinois.
Aucune identité des passagers n'a été communiquée par le ministère. Un Italien et un Autrichien qui figuraient sur la liste des passagers du Boeing de Malaysia Airlines disparu avec 239 personnes à bord au-dessus de la mer de Chine ne se trouvaient en fait pas dans l'avion, la méprise venant du fait que leurs passeports avaient été volés en Thaïlande, respectivement à l'été 2013 et en 2012.
La possibilité que deux personnes avec des faux passeports aient été dans l'avion nourrit la thèse, toujours présente dans les esprits, qu'il pourrait s'agir d'un attentat. Certains évoquent le précédent du vol 990 d'Egypt Air, disparu au large de la côte Est américaine en 1999, crash que les enquêteurs américains ont attribué à un acte volontaire du co-pilote. L'Egypte a toujours refusé d'accréditer cette thèse.
- La compagnie a-t-elle déjà connu des accidents ?
La compagnie Malaysia Airlines a enregistré peu d'accidents. L'un des seuls accidents grave de la Malaysia Airlines, un avion à destination de Singapour qui s'était écrasé à Johor faisant 100 morts en 1977, a été attribué à des pirates de l'air. Les circonstances du détournement restent floues.
En octobre, un bimoteur Twin-Otter s'était également écrasé à l'atterrissage sur l'île de Bornéo, entraînant la mort du copilote et d'un passager.
Un accident serait un coup dur pour la compagnie, qui perd de l'argent depuis des années face à des concurrents comme AirAsia. Malaysia Airlines a enregistré son quatrième trimestre consécutif de pertes durant les derniers trois mois de 2013.
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