Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

La peste sème à nouveau la peur à Madagascar

Trente-trois personnes sont décédées. L’OMS met en garde contre un risque élevé de propagation dans le pays. Les villes sont également touchées.

Par 

Publié le 04 octobre 2017 à 17h55, modifié le 06 octobre 2017 à 07h15

Temps de Lecture 2 min.

Des enfants portent des masques pour se protéger de la peste à Antananarivo, capitale malgache, le 3 octobre.

Trente-trois personnes sont mortes de la peste à Madagascar depuis le mois d’août, selon le ministère de la santé de l’île, qui dénombrait 231 cas, jeudi 5 octobre. Si l’épidémie ressurgit régulièrement à cette période de l’année, elle n’est cette fois-ci pas cantonnée aux zones rurales : onze décès ont été enregistrés à Antananarivo, et le grand port de Toamasina est touché aussi.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère qu’il existe un « risque élevé de propagation au niveau national ». « L’OMS est préoccupée par le fait que la peste se répande, car elle est déjà présente dans plusieurs villes, et c’est seulement le début de la saison épidémique », a admis Christian Lindmeier, l’un des porte-parole de l’organisation, lors d’un point presse, mardi, au siège àGenève.

L’OMS a libéré un fonds d’urgence de 300 000 dollars (255 158 euros) et lancé un appel pour mobiliser 1,5 million de dollars supplémentaire. Du personnel a été envoyé en renfort sur place. Des stocks d’antibiotiques et de matériel de protection, essentiellement des masques et des produits de désinsectisation, devraient suivre. Le ministère de la santé a mis en place un numéro vert pour signaler les cas suspects et orienter les malades vers les centres de santé où ils seront pris en charge gratuitement.

Ces mesures ne sont toutefois pas suffisantes pour apaiser l’inquiétude de la population. Dans la capitale, les pharmacies sont prises d’assaut. Les ventes de Cotrim, un médicament à base de sulfamide censé prévenir l’infection, ont explosé. Il se revend désormais au marché noir. La communication du gouvernement est critiquée. « On nous dit de porter un masque puis on nous dit que ce n’est pas nécessaire. Nous ne savons pas quoi faire, regrette un avocat sans dissimuler son abattement. Madagascar n’avait pas besoin de cela. Connaître la peste au XXIe siècle, c’est humiliant. »

Maladie de la misère

Madagascar est, avec la République démocratique du Congo, un des principaux pays où cette maladie de la misère reste endémique. De 400 à 600 cas sont enregistrés chaque année entre septembre et mars. La peste est entrée dans le pays en 1898, à partir de Toamasina, à la suite de l’escale d’un bateau venant d’Inde, avant de se propager. Après plusieurs décennies de flambées meurtrières, l’infection colportée par les rats était progressivement tombée en sommeil grâce au progrès des traitements et de la prise en charge. Avant d’émerger à nouveau dans le paysage sanitaire au début des années 1980.

L’épidémie actuelle comprend les deux formes de l’infection : la peste bubonique, véhiculée par les rats infectés à travers des piqûres de puce, et la peste pulmonaire, transmise de personne à personne par la toux. La propagation des campagnes vers les villes de Yersinia pestis – le bacille responsable de la peste – a été favorisée par la déforestation et les feux de brousse. Mais, en ville, l’absence de réseaux d’assainissement et de collecte de déchets satisfaisants alimente à son tour la prolifération des rongeurs. A Antananarivo, la responsabilité de la municipalité, chargée du ramassage des ordures, a été mise en cause par le gouvernement.

Pour l’heure, l’OMS écarte le risque d’extension de l’épidémie hors des frontières, même si parmi les victimes figure un entraîneur de basket seychellois présent dans l’île pour la Coupe des clubs champions de l’océan Indien. Il est décédé dans un hôpital de la capitale le 27 septembre. Les rassemblements publics ont été interdits, les universités fermées.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.