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Le lent délitement de la maison UNEF

Le fossé se creuse entre le syndicat d’étudiants et ses anciens sur l’antiracisme et la laïcité, provoquant une crise profonde dans cette organisation centenaire.

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Publié le 06 octobre 2017 à 06h38, modifié le 27 octobre 2017 à 18h38

Temps de Lecture 6 min.

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C’est l’histoire d’une « vieille dame » qui perd un peu ses esprits, une centenaire, née en 1907, que certains proches ne reconnaissent plus. Cette vieille dame, c’est l’UNEF. Le syndicat d’étudiants traverse une crise profonde depuis un peu moins d’un an. Le symptôme le plus visible fut sa relégation, lors des élections étudiantes de février, derrière la FAGE.

L’Union nationale est, aujourd’hui, la caisse de résonance des divisions de la gauche, de ses luttes intestines et de ses débats sur des sujets aussi brûlants que le racisme et la laïcité ou encore l’ouverture d’une salle de prière lors d’un Collectif national (le « parlement » du syndicat) et la tenue de réunions « non mixtes racisées » au sein de sa direction. Et si, sur le terrain, les militants de l’UNEF continuent leur « travail de défense des intérêts des étudiants », se battent « pour conquérir de nouveaux droits » ou contre le système Admission post-bac (APB), ce qu’il se passe à l’intérieur du syndicat montre un malaise généralisé. Qui le paralyse.

Le dernier exemple en date a eu lieu cet été. En plein cœur des vacances, huit membres de la direction (sur une trentaine) sont débarqués. Leur point commun : tous émargent à La France insoumise (LFI) ou en sont proches. Ils veulent militer ouvertement pour LFI. Parmi eux, Cassandre Bliot, trésorière de l’UNEF, un poste-clé puisqu’il donne la main sur le fichier des 20 000 adhérents revendiqués (contre 29 000 en 2005). La direction soupçonne que certains cherchent à mettre le syndicat entre les mains de Jean-Luc Mélenchon. « Ce n’était pas un putsch. Nous voulions pouvoir militer politiquement hors du syndicat », se défend aujourd’hui l’un des conjurés.

Lilâ Le Bas, la présidente, justifie sa décision en brandissant l’étendard de l’indépendance syndicale : « Je refuse qu’on retombe dans les écueils passés. On ne veut rendre de compte à personne. Il ne doit pas y avoir de tendances politiques. » En clair, Lilâ Le Bas veut tourner le dos à une époque où la direction du syndicat (ou de son ancêtre l’UNEF-ID) prenait ses instructions auprès des courants du Parti socialiste. Et n’entend pas remplacer les anciens parrains par de nouveaux, issus de LFI.

Soupçons de « purge »

L’éviction de ces huit dirigeants est vécue par beaucoup comme une « purge ». Depuis, plusieurs associations générales d’étudiants (AGE ; les sections locales de l’UNEF) se sont unies pour écrire un texte virulent à l’égard de la direction. Pour l’équipe fidèle à Lilâ Le Bas, ce document de dix pages a été dicté par quelques « anciens militants aujourd’hui chez les “insoumis” ».

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