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Laurent Wauquiez ou la trahison permanente

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Laurent Wauquiez ou la trahison permanente

Ambitieux sans vergogne

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Jacques Barrot, Nicolas Sarkozy, François Fillon : tous ont été à leurs dépens les témoins de la constante déloyauté du candidat à la présidence du parti Les Républicains. Retour sur l'itinéraire d'un ambitieux sans vergogne.

« Il est étrange, Wauquiez. On ne sait pas si c'est le fils de Jacques Barrot, le neveu de Patrick Buisson, le cousin de Marion Maréchal-Le Pen…Ou tout à la fois », observe non sans perfidie un cadre du parti Les Républicains. Il est vrai qu'en vingt ans à peine la carrière de Laurent Wauquiez a déjà fait tant de zigzags qu'elle a de quoi plonger n'importe quel généalogiste politique dans des abîmes de perplexité. Après avoir commencé sur les talons de Jacques Barrot, commissaire européen, chrétien-démocrate, promoteur infatigable de l'idée européenne, il est aujourd'hui le premier défenseur à droite d'une ligne maurrassienne, volontiers réactionnaire et repliée sur elle-même.

Un virage si spectaculaire qui faisait dire à Marion Maréchal-Le Pen, à la veille de la présidentielle, que, « dans le paysage politique à droite, Wauquiez fait partie de ceux dont les déclarations laissent penser qu'on aurait des choses à se dire et à faire ensemble ». Comment passe-t-on du premier à cette dernière ? Au prix de nombreux revirements. « Wauquiez est un traître professionnel, tant sur le plan des personnes que sur celui des idées », résume un élu LR.

PLUS BRUTUS QU'ŒDIPE

Cette carrière de « traître professionnel », Laurent Wauquiez la commence très jeune. Sa première victime ? Jacques Barrot. Débarqué dans la Haute-Loire avec un CV bien garni (diplômé de Sciences-Po, major de l'ENA), le jeune homme a tout pour séduire le futur président du groupe UMP à l'Assemblée nationale. Il est même vite considéré par Barrot comme son successeur naturel. « Il faut donner sa place à la jeunesse », répète le député. Jacques Barrot hésite lorsque Jacques Chirac lui offre le luxe de choisir entre un poste au gouvernement ou un à la Commission européenne.

Mais, pour son suppléant, l'affaire est simple : son patron doit aller au gouvernement. Les premiers soupçons pointent toutefois dans l'esprit de Jacques Barrot. Il s'en ouvre auprès de ses proches : « Laurent préférerait queje sois sous-secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants plutôt que commissaire européen, pour ne pas avoir à se farcir d'élection partielle. » L'avenir en décidera autrement, puisque c'est à Bruxelles que Barrot choisit finalement de poser ses bagages. Wauquiez n'avait pourtant aucune crainte à avoir : en juillet 2004, il est élu député de la 1re circonscription de Haute-Loire avec plus de 60 % des voix.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne