La frontière serbo-hongroise est protégée avec des grillages. Crédit : Ansa
La frontière serbo-hongroise est protégée avec des grillages. Crédit : Ansa

Dans un rapport intitulé "Games of violence", Médecins sans frontières (MSF) dénonce une nouvelle fois jeudi 5 octobre les violences perpétrées par les polices croates, hongroises et bulgares envers les enfants et les jeunes migrants.

"Pour les enfants et les jeunes qui essaient de quitter la Serbie aujourd'hui, la violence est constante et majoritairement perpétrée par la police aux frontières des États membres de l'Union européenne (UE)", dénonce dans un communiqué Stéphane Moissaing, qui dirige la mission de Médecins sans frontières (MSF) en Serbie.

Dans un un nouveau rapport intitulé "Games of violence" rendu public jeudi 5 octobre, l’ONG réitère ses accusations contre les polices croate, hongroise et bulgare qui se livreraient à des violences contre les migrants. "Cela fait plus d’un an que nos médecins et nos infirmiers entendent la même chose, les mêmes histoires répétitives de jeunes battus, humiliés, et attaqué par des chiens, pour le simple fait de vouloir désespérément continuer leur chemin", insiste Stéphane Moissaing.

Coups, morsures de chien et utilisation de spray irritant

Au cours des six premiers mois de 2017, 92% des enfants et adolescents qui se sont présentés dans les dispensaires mobiles de MSF ont affirmé avoir subi des violences physiques de la part des autorités frontalières croates, hongroises et bulgares, indique l’ONG dans son rapport. Près de la moitié d’entre eux, 48%, ont accusé les autorités bulgares.

Les auteurs du rapport signalent également avoir recensé durant cette période 62 cas de violences intentionnelles à la frontière entre la Serbie et la Hongrie, et 24 à la frontière avec la Croatie. Les méthodes sont toujours les mêmes : coups, morsures de chien et utilisation de spray irritant.

"Les États membres de l’UE utilisent intentionnellement la violence pour dissuader des enfants et des jeunes de demander l’asile dans l’Union européenne", dénonce encore le responsable humanitaire. Ces violences causent "de sérieux dommages physiques et psychologiques et rendent ces enfants encore plus vulnérables. Elles les poussent dans les bras des trafiquants que l’UE prétend combattre", a-t-il ajouté.

Les organisations humanitaires comme MSF ou encore Médecins du monde dénoncent régulièrement les violences dont sont victimes les migrants présents dans l’Est de l’Europe.

Des centaines de milliers de migrants, la plupart fuyant les conflits au Proche et Moyen Orient, sont passés par les Balkans jusqu’à ce que cette route soir fermée en mars 2016. En conséquence, plusieurs milliers sont bloqués en Serbie. Néanmoins, des dizaines d’entre eux continuent chaque jour de tenter de poursuivre leur route.


 

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