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Après le prix Nobel de la Paix, une semaine à haut risque pour la prolifération nucléaire

Editorial. Donald Trump doit annoncer d’ici au dimanche 15 octobre sa décision de respecter ou non l’accord sur le nucléaire iranien. Sa remise en cause risque d’ajouter une irresponsabilité à d’autres.

Publié le 09 octobre 2017 à 12h07, modifié le 19 octobre 2017 à 10h45 Temps de Lecture 2 min.

Donald Trump, le 7 octobre, à Greensboro, en Caroline du Nord.

Editorial du « Monde ». La semaine qui s’ouvre est une semaine à risques pour la prolifération nucléaire. Au moment où le prix Nobel de la paix 2017 vient de saluer la lutte contre l’arme atomique en couronnant l’International Campaign to Abolish Nuclear Weapons (ICAN), Donald Trump doit annoncer, d’ici au 15 octobre, sa décision de respecter ou non l’accord restreignant le programme nucléaire iranien. Il n’en va pas seulement de la parole des Etats-Unis. L’enjeu est plus large et tient en une question : combien de nouvelles puissances nucléaires dans les années à venir ?

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L’accord en question a été conclu à Vienne le 14 juillet 2015, après deux ans de négociations, qui ont réuni sept partenaires : d’un côté, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU – Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie – plus l’Allemagne ; de l’autre, l’Iran. Il lève les sanctions internationales et bilatérales décidées ces dernières années à l’encontre de la République islamique pour violation manifeste de ses obligations au regard du Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP, dont l’Iran est membre). En contrepartie, Téhéran a démantelé une partie de son programme et a accepté que l’ensemble soit placé sous strict contrôle international.

Comme le Congrès, dominé par les républicains, était, à l’époque, opposé à cet accord, promu avec insistance par Barack Obama, les élus imposent à la Maison Blanche de « certifier », ou non, tous les trois mois, que les Iraniens en respectent les termes. Pentagone, département d’Etat, services de renseignement, toute l’équipe de sécurité de M. Trump ne cesse de lui garantir que l’Iran applique le texte de Vienne et qu’il faut s’y tenir.

Le président a dû déjà « certifier » deux fois la bonne conduite de Téhéran, mais cela heurte son ego – qui est important. Elément-clé dans cette affaire, M. Trump s’estime ridiculisé puisqu’il n’a cessé depuis 2016 de qualifier cet accord de catastrophique. Sans jamais dire pourquoi. Il entend docilement suivre la ligne des deux alliés des Etats-Unis au Moyen-Orient, l’Arabie saoudite et Israël, tous deux opposés à l’Iran et à l’accord de Vienne.

Effritement

Le plus probable est que M. Trump amorce une politique destinée à torpiller l’accord, sans prendre le risque d’en sortir formellement. S’il agissait ainsi, M. Trump affaiblirait l’impact de Vienne. Il renforcerait le camp des « durs » à Téhéran, ouvrant la porte à une reprise éventuelle de la partie militaire du programme iranien. A tout le moins, il ébranlerait un peu plus encore le régime de non-prolifération.

Celui-ci est déjà mal en point, avec quatre pays, non-membres du TNP, qui, en violation du droit international, ont développé des armes nucléaires : Corée du Nord, Inde, Israël, Pakistan. C’est justement cet effritement de la non-prolifération que dénonce, à juste titre, la coalition militante, l’ICAN. Elle a obtenu la signature de 122 Etats membres de l’ONU sur 192 au bas d’un projet de traité décrétant l’interdiction des armes nucléaires.

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Cette démarche relève sans doute du vœu pieux. Aucun des cinq membres permanents du Conseil de sécurité ne renoncera au monopole de l’arme nucléaire que le TNP leur confère. Mais les signataires pointent le fait que les « Cinq » ne respectent pas leur part du TNP, qui leur impose de diminuer leur arsenal nucléaire – ce qu’ils ne font plus depuis quelques années. Le sabotage de l’accord de Vienne par M. Trump ne ferait qu’ajouter à cette irresponsabilité.

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