SOLIDARITÉ - Après 17 ans à vivre dans la rue, Josef va enfin pouvoir souffler un peu. C e Tchèque, âgé de plus de 60 ans, est au centre de toutes les attentions depuis ce dimanche 8 octobre. Sans-abri, il a croisé par hasard la route de Pascale Jordan, une Bordelaise qui lui a proposé du travail, avant de lancer un appel à l'aide sur Facebook.
"Il est incroyable mais il n'ose pas toquer aux portes", écrivait-elle sur le réseau social. "Les personnes pauvres courbent l'échine. Moi au contraire, j'ai une grande gueule, je veux faire quelque chose pour aider Josef." En deux jours, la publication a reçu plus de 2200 réactions, et été partagée près de 4500 fois. Ce mardi 10 octobre, une solution a finalement été trouvée: une personne lui propose un hébergement jusqu'au printemps.
"Quand je l'ai vu dans la rue, j'ai été émue par ce vieil homme, je me suis arrêtée pour lui parler", raconte au HuffPost la Bordelaise d'origine allemande. Elle lui propose de travailler pour trois jours chez elle, faire des travaux de peinture, afin de l'aider à sortir de sa situation. Au final, ces travaux ont duré deux semaines.
"Je ne pensais pas que ça allait durer", poursuit-elle. "Quand je suis revenue, quatre heures plus tard, j'ai été touchée par le travail fait". Elle décrit un homme timide mais "extraordinaire", calme, connu par beaucoup de personnes à Bordeaux. "Les policiers l'appellent papa Noël", s'amuse-t-elle.
Josef est arrivé en France en 2000, où on lui offrait du travail, et un logement. Mais rapidement, on ne lui a plus proposé de chantier. Il s'est retrouvé à la rue, sans argent pour rentrer chez lui. Depuis cinq ans, il vit à Bordeaux. "Il y a une violence incroyable dehors", témoigne Pascale. "Il se faisait souvent agresser."
"Les gens le prenaient dans leurs bras"
Contrainte de faire une pause dans ses travaux, Pascale cherche des solutions pour sortir Josef de la rue. Elle poste finalement le message sur Facebook. "J'espérais toucher 50, peut-être 100 personnes. Je n'imaginais pas ça, c'est génialissime." Toutes les trois secondes, son portable vibre. Elle reste éveillée jusqu'à une heure du matin pour répondre
Ce lundi 9 octobre, un attroupement se forme même autour du sans-abri. La police, inquiète, vient voir ce qu'il se passe. "Les gens le prenaient dans leurs bras", décrit Pascale. A ses côtés, une interprète en Tchèque se dévoue, bénévolement, pour l'accompagner dans ses démarches. Mais les centres communaux d'action sociale de Bordeaux sont dépassés, et ne peuvent offrir la moindre solution.
En deux jours, elle a reçu des centaines de propositions d'embauche, de logement. À chaque fois, l'endroit est trop éloigné de Bordeaux pour le vieil homme, ou la solution pas assez pérenne. "C'est dur d'expliquer aux gens qu'il ne faut pas le déraciner, à son âge..."
Finalement, ce mardi 10 octobre, elle a rencontré une personne qui lui propose un logement jusqu'au printemps. Un happy end pour le SDF, qui indique, pudique: "Je me sens bien."
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