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Société Terrorisme
Quand la police traque ses propres radicalisés
Illustration. Gérard Collomb en visite auprès des forces de police dans l'Essonne le 8 octobre.

Quand la police traque ses propres radicalisés

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Ils seraient "une trentaine" suspectés de gangréner les rangs de la police. Le Canard enchaîné raconte dans son édition du 11 octobre que le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a récemment réalisé, lui qui a présenté sa loi antiterroriste à l'Assemblée nationale fin septembre, que la menace pouvait également venir de l'Intérieur... au sens administratif du terme. Cette trentaine de flics mentionnée est suspectée d'accointance avec les islamistes et, donc, surveillée.

Cellule spéciale de l'IGPN

A l'Assemblée nationale, lors de la présentation de la future loi, Collomb a lancé : "Comment comprendre que puissent demeurer en fonction un policier, un gendarme ou un détenteur de l'autorité publique, quand une enquête administrative fait état de signes avérés et manifestes de radicalisation ?" De fait, c'est une cellule spéciale de la police des polices, l'IGPN, qui est chargée de détecter et surveiller ces individus. Parmi les personnes surveillées, une petite dizaine a été identifiée comme étant en contact avec des réseaux salafistes connus.

Mais alors, pourquoi ne pas les exclure du corps de police ? Cela a été le cas pour certains, comme un jeune flic dont le beau-frère a récemment commis un attentat à Paris, raconte le Canard, et qui, depuis, a bien quitté la police. Mais pour d'autres, "les signes avérés et manifestes de radicalisation" varient selon les appréciations, explique le Palmipède qui dégaine un autre exemple : une jeune femme flic s'apprête à se marier avec... un fiché S, soupçonné d'extrémisme islamiste. "Les entretiens avec les futurs époux ne permettent pas d'émettre un doute sur leur intention matrimoniale", explique la préposée à l'état civil dans la mairie qui va sceller leur union. D'autres se sont retrouvés bien rapidement dans le lot des surveillés pour avoir simplement mangé halal ou consulté des sites en arabe... Pour les flics comme pour le reste de la société civile, les soupçons de radicalisation peuvent parfois partir en vrille.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne