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Le gouvernement lance un guide sur l'égalité homme-femme en entreprise

«La réponse ne peut être que législative», a indiqué Marlène Schiappa, ce mardi matin. MARTIN BUREAU/AFP

Baptisé «Mon entreprise s'engage», ce petit guide est à destination des TPE et PME. Objectif affiché, les inciter «à s'engager en faveur de l'égalité professionnelle», dans un contexte où de fortes disparités persistent.

Après l'opération «name and shame» en septembre [NDLR: opération consistant à afficher les noms de grandes entreprises les moins performantes en termes d'égalité homme-femme], Marlène Schiappa s'attaque aux petites, moyennes et très petites entreprises. La secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes a en effet lancé un guide, baptisé «égalité femmes-hommes. Mon entreprise s'engage» ce mardi, en collaboration avec les partenaires sociaux, notamment les organismes représentant les petites entreprises et l'artisanat (CPME, U2P) et l'Association nationale des DRH. «Si, au 15 décembre 2016, 43,6% des entreprises sont couvertes par un accord ou un plan d'action sur l'égalité professionnelle, c'est le cas de seulement 38% des entreprises de 50 à 299 salarié.e.s», complètent les deux ministres, en préambule du document d'une soixantaine de pages qui se veut avant tout un rappel de bonnes pratiques. «80% des entreprises qui [déjà] ont été sanctionnées pour non-respect de leurs obligations en matière d'égalité professionnelle sont des PME», a souligné Marlène Schiappa. Le guide ne prévoit d'ailleurs aucune sanction supplémentaire.

Une grande partie des actions prescrites aux entreprises correspond à des obligations légales, inscrites soit dans le code du Travail, soit dans le code Pénal. Le guide est «rempli de propositions simples et rassurantes qui ne coûtent rien», a assuré Corinne Hirsch, directrice de la publication du Laboratoire de l'égalité. Avant de mettre en oeuvre une quelconque action, ce document recommande avant tout la mise en place d'une «démarche de coconstruction». En clair, il s'agit de désigner un groupe de travail avec à sa tête un responsable, dont l'objectif sera d'établir un diagnostic sur les difficultés rencontrées au sein de la société.

-18,6%, c'est l'écart de salaire mensuel en France

«La loi détermine [ensuite] neuf domaines d'actions: l'embauche, les conditions de travail, la formation, la rémunération effective, la qualification, la promotion, la sécurité et la santé, l'articulation vie professionnelle et vie privée, et enfin, la classification», rappellent les auteurs. Sur le recrutement, par exemple, ce guide incite à «accepter toutes les candidatures», à écrire les intitulés de postes au féminin ou encore de «veiller à recevoir en entretien de recrutement des femmes et des hommes». «Recourez à la promotion interne pour augmenter les candidatures», complète le guide. «Comme l'autocensure est plus développée chez les femmes (...), incitez-les à oser postuler».

» Lire aussi - Pour être augmentée, mieux vaut être promue en interne que changer d'entreprise

Sur la question de la formation, il est recommandé de «donner la priorité aux salarié.e.s reprenant leur activité après un congé familial, qui sont encore majoritairement des femmes». À plusieurs reprises, les auteurs mettent aussi l'accent sur le recours au télétravail. Autre question majeure, l'égalité salariale. «Assurez l'égalité de rémunération à l'embauche», préconise le guide. «Identifiez les écarts et réajustez la politique salariale ; neutralisez l'effet du congé maternité: attribuez la moyenne des primes, des participations (...)». Les inégalités salariales restent en effet très persistantes. Le salaire médian des femmes reste inférieur de 15% à celui des hommes, selon le dernier rapport de l'OCDE. En France, cet écart peut atteindre -12% à -27%, selon les données de l'Insee, citées par le ministère du Travail. Soit un écart de salaire mensuel moyen de -18,6%.

Le gouvernement lance un guide sur l'égalité homme-femme en entreprise

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8 commentaires
  • Didier Broquere

    le

    Encore une mesure inutile, livret ou pas chez les employeurs normaux c'est d'abord la qualification et l'efficacité qui comptent, mais je ne l'ai lu nulle part......
    Et l'égalité prendra du temps dans l'industrie ou le vivier de compétences féminines est encore très limité; pour ceux qui cherchent à comprendre c'est une question de FLUX et STOCK, les autres accuseront les employeurs.....

  • Noemie Albert

    le

    Le principe d'égalité conduit à défendre la mixité et la parité, choses absurdes, car comment faire si pour une dizaine de postes, il n'y a que deux candidates et vingt candidats.
    Doit-on n'embaucher que quatre personnes 2 femmes et 2 hommes, et en laisser 6 sur le carreau, doit-on embaucher les 2 femmes même si elles sont complètement nulles ou enfin doit-on faire passer les mêmes tests d'aptitude ?
    S'il manque des emplois de petite main dans la mode, je pense que les Hommes (les vrais) sont discriminés, en revanche chez les bûcherons le problème est l'inverse.
    Alors décréter qu'il faut une égalité ou une parité, est-ce une bonne chose si cela conduit les petites mains vers des postes de bûcherons et des bûcherons dans les ateliers de couture .... ( ? )

  • radeau

    le

    un petit guide pour aider un président à bien choisir ses ministres serait plus utile.