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Les producteurs bretons vendent leurs semences paysannes au "marché interdit" de Carrefour

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Depuis dix jours, Carrefour commercialise des légumes issus de semences paysannes. C'est la première fois que ces derniers sont mis en vente par la grande distribution. Une opération qui permet aux producteurs comme à Carrefour de toucher plus de clients.

Des oignons de Roscoff, désormais commercialisés par Carrefour Des oignons de Roscoff, désormais commercialisés par Carrefour
Des oignons de Roscoff, désormais commercialisés par Carrefour © Maxppp - Collection Watier

Dans le magasin Carrefour de Cesson-Sévigné, près de Rennes, de grandes affiches signalent la présence de produits du "marché interdit". Le géant de la distribution vend depuis deux semaines dans une quarantaine de magasins des légumes issus de semences paysannes, non reconnues dans le catalogue semencier officiel. Les producteurs, tous bretons, se sont assurés d'avoir des garanties de l'enseigne avant d'accepter le partenariat. Un engagement a ainsi été pris sur une durée de 5 ans, avec des prix et volumes minimum garantis.

Les semences paysannes face à une réglementation inadaptée

Ces semences ne pouvant pas être commercialisées directement par les agriculteurs, elles sont d'ordinaire introuvables dans les grandes surfaces. "Certaines semences sont interdites car elles ne correspondaient pas au marché, parce qu'elles ne correspondaient pas à certains critères comme le fait d'être transportables d'un bout à l'autre de l'Europe par exemple, ou tout simplement pour des raisons de calibrage", explique Luc Calvez, le président de Biobreizh, l'un des deux groupements de producteurs bretons avec Kaol Kohz qui fournissent leurs produits à Carrefour. "Les variétés de tomates par exemple qui ont de très bonnes qualités gustatives mais n'ont pas de tenue à long-terme pour le transport ne sont pas commercialisées. Ça va être des variétés d'artichauts, de choux-fleurs, à l'oignon de Roscoff. Nous ce qu'on veut c'est diffuser le plus largement possible aux consommateurs cette biodiversité et ces goûts dont ils sont demandeurs".

Un marché porteur

Si la grande distribution se lance dans ce pari, c'est parce qu'elle compte sur un marché en pleine expansion : "On voit bien qu'il y a un très bon accueil des clients dans nos magasins" explique Philippe Bernard. "On a un potentiel de production de 50 tonnes cette année. L'objectif c'est de pouvoir en produire 1.000 dans cinq ans" ajoute le président de Biobreizh Luc Calvez.

Carrefour a de son côté lancé une pétition en ligne pour réclamer une évolution de la législation pour permettre aux semences paysannes d'être intégrées au catalogue officiel. Plus de 47.000 personnes l'ont déjà signée. "Depuis le début du 20ème siècle, 90% des variétés existantes ont disparu, alors qu'on estime que deux millions pourraient être mises à disposition si elles étaient autorisées" indique Philippe Bernard, directeur du partenariat Carrefour avec les agriculteurs.

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