"Neuf ans après les faits, j'ai réalisé que ce n'était pas ma faute" : la question du consentement sexuel

  - © Célie
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Raphaële avait 18 ans et Gwenaëlle, 26. Chacune raconte son histoire qui pose la question du consentement sexuel.

Si vous avez du mal à comprendre le mot consentement, explique une vidéo destinée à sensibiliser à cette question, alors imaginez qu’au lieu de proposer un rapport sexuel, il s’agisse d’offrir une tasse de thé.

Thé et consentement

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Si vous dites : « Eh ça te dirait une tasse de thé ? » Et que la personne répond : « Oui, génial j’ai super envie d’une tasse de thé », alors ça veut dire qu’elle veut une tasse de thé. Mais si elle répond « Je sais pas, peut-être, je ne suis pas sûre », vous pouvez préparer une tasse de thé - ou pas - mais soyez bien conscient que la personne n’en voudra peut-être pas. Et si, à la fin, elle ne la boit pas, n’insistez pas pour qu’elle la boive, de la forcez pas. Ce n’est pas parce que vous avez préparé le thé que la personne est obligée de le boire. Et si la personne a répondu « Non merci je ne veux pas de thé », alors ne lui faites pas de thé du tout.

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Raphaële a dix-neuf ans, elle doit revoir un vieux copain qu'elle n'avait pas vu depuis trois ans. Elle est heureuse de l'accueillir chez elle. Elle se couche et s'endort, confiante, la nuit venue. Mais tout à coup, le poids d'un corps sur son dos la réveille : 

Il n'avait pas de protection mais il a fait en sorte de ne pas risquer de me faire tomber enceinte. Il n'était donc pas en train de faire une crise de somnambulisme. Il était très lucide. 

Je m'en suis énormément voulue de ne pas avoir réussi à dire non. J'ai essayé de dire des choses, mais aucun son ne sortait de moi. 

Il m'a dit "je suis désolé, je ne sais pas ce qui m'a pris". Je n'ai rien répondu. Il est revenu se coucher. Il s'est endormi et moi je suis restée éveillée. J'ai absolument pas fermé l'œil de la nuit, j'ai pas bougé non plus. J'étais dos à lui, recroquevillée. J'ai pleuré, mais silencieusement, je ne voulais pas qu'il sache que je pleurais. Je crois qu'il ne l'a pas vu. 

Il se peut aussi que la personne dise « Ah oui, merci je veux bien du thé » et quand il arrive, elle n’en veut plus. Alors, oui, c’est énervant parce que vous avez fait un effort pour le préparer mais ce n’est pas une raison pour la forcer. Elle en voulait, elle n’en veut plus. Il y a des gens qui changent d’avis le temps de faire bouillir l’eau et de la verser sur le thé. Ils ont le droit !

Gwenaëlle, elle, pense avoir été trop "naïve". Elle postule chez une députée européenne pour faire son stage. C'est avec l'assistant, le mari de la députée, qu'elle travaille. 

Quand il a commencé à me faire la cour, je n'ai pas réalisé tout de suite. Dans mon milieu les gars sont plutôt "cash".

Il m'a proposé un week-end à Paris. Je voulais voir Paris, j'ai dit "oui" mais dans son appartement il n'y avait qu'une chambre. On a fait l'amour. Je l'ai senti comme un passage obligé.

Gwenaëlle pense que ce sera bientôt un vieux souvenir mais il lui propose un CDI qu'elle ne peut refuser :

On avait trente ans d'écart. C'est lui qui décidait quand il venait chez moi. J'étais à sa disposition (...) Je ne pouvais en parler à personne à cause de la vie publique de la députée. Ma boss était sa femme, ça devenait insoutenable. 

Chanson de fin : "Sending a message" par Texas - Album : "Jump on board" (2017) - Label : PIAS.

  • Reportage : Delphine Dhilly
  • Réalisation : Alexandra Malka
- Célie

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