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Affaire Weinstein : la presse américaine dénonce une « culture de la complicité »

La plupart des éditorialistes américains estiment que le comportement du producteur a été favorisé par un système misogyne et manquant d’éthique.

Le Monde

Publié le 12 octobre 2017 à 06h39, modifié le 19 octobre 2017 à 15h56

Temps de Lecture 2 min.

Le producteur de cinéma Harvey Weinstein.

Du Washington Post au New York Times en passant par le Boston Globe ou encore le Los Angeles Times, tous les grands journaux américains consacrent, mercredi 11 octobre, leurs éditoriaux à l’affaire Weinstein. Ils tentent notamment de comprendre les raisons de cette omerta nationale qui touche aussi bien le monde du cinéma, des médias que de la politique.

« Ce n’est peut-être pas si surprenant qu’une industrie bâtie autour de faux personnages et de faux scénarios ait été capable de prétendre pendant aussi longtemps qu’il n’y avait rien qui clochait. Ce n’est finalement pas surprenant non plus que sa conception de l’éthique soit aussi inconstante et fausse que tout ce qui existe dans cet Hollywood de paillettes et de clinquant », charge l’éditorialiste du New York Times Bret Stephens, dans une tribune intitulée « Weinstein et notre culture de complices ».

« Comme d’autres mufles libidineux, tels que Bill Clinton et Donald Trump, Weinstein a profité d’une culture qui célèbre souvent, montre constamment, facilite parfois, dénonce rarement et pardonne beaucoup trop fréquemment des comportements auxquels ils se sont livrés si souvent », conclut Bret Stephens.

Un problème généralisé

« C’est le même type de complicité qui a protégé de nombreux autres Harvey Weinstein dans tout un tas d’industries », renchérit le Washington Post qui cite les cas du patron de Fox News, Roger Ailes, et du journaliste vedette Bill O’Reilly, tous deux accusés de harcèlement sexuel et protégés par Fox News, qui a payé des dommages et intérêts à hauteur de plusieurs millions de dollars pour les couvrir.

« Les détail des actes commis par M. Weinstein sont grotesques. Mais ce qui est tout aussi choquant, c’est que ces abus de pouvoir systématiques semblent avoir été un secret de polichinelle », note le Washington Post. « Même si les histoires concernant le comportement abusif de M. Weinstein n’ont jamais pleinement atteint le grand public, elles ont fait surface sous la forme d’indices et de rumeurs (...). Le conseil d’administration de M. Weinstein qui l’a récemment licencié, était au courant de ces allégations depuis au moins 2015 mais il n’a jamais lancé d’enquête », ajoute l’éditorial.

« Un système profondément misogyne »

« Le harcèlement sexuel s’épanouit là où les hommes exercent leur pouvoir sur des femmes moins puissantes et quand les gens regardent dans l’autre sens », estime pour sa part le Los Angeles Times. « Tant qu’il n’y aura pas de changement culturel pour condamner le fait que l’on couvre ces affaires et qu’en parler devienne enfin une norme et non un acte de courage, tout ça continuera. »

« Weinstein n’est pas une aberration », juge de son côté la journaliste Renée Graham, dans le Boston Globe. « Il est le produit d’un système misogyne profondément enraciné dans la société, qui traite les femmes comme le butin que leur offre le succès, et celles qui se plaignent comme des fauteuses de troubles », conclut-elle. « La chute de Weinstein finira par se dissiper et il y aura toujours des magnats du cinéma, des enseignants, des avocats, des plombiers et des policiers pour dépasser les limites et interpréter notre inaction comme une permission. »

Le Monde

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