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Comment l’argent des labos irrigue le monde de la santé

En cinq ans, les laboratoires pharmaceutiques ont versé plus de 600 millions d’euros aux professionnels, médecins et chercheurs.

Par  et

Publié le 12 octobre 2017 à 12h05, modifié le 13 octobre 2017 à 06h46

Temps de Lecture 5 min.

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« Il n’y en a pas beaucoup qui m’échappent, ou plutôt, il y en a peu à qui j’échappe ! », plaisante le professeur Michel Marre, en égrenant la liste des laboratoires pharmaceutiques avec lesquels il travaille. Depuis 2012, ce spécialiste du diabète à l’hôpital Bichat, à Paris, a perçu des rémunérations de MSD, Sanofi, Lilly, Novo Nordisk, AstraZeneca ou encore Servier.

Tous commercialisent et développent des molécules pour soigner les diabétiques et font appel à son expertise pour différentes missions : études cliniques, interventions lors de conférences, conseils scientifiques…

En 2016, ces activités lui ont rapporté environ 30 000 euros. « Quand on me demande mon avis, cela a de la valeur. Tout est déclaré à l’administration de l’hôpital, et chaque contrat est soumis à autorisation », précise le médecin.

« Sunshine Act »

Ces liens d’intérêt, loin d’être l’exception, sont la règle. Jusque-là, le détail de ces arrangements financiers était un secret bien gardé, mais le grand public y a désormais accès grâce à une base de données mise en ligne par le ministère de la santé, fin août.

Elle est le résultat d’un ensemble de lois, décrets et ordonnances entrés en vigueur entre mai 2013 et décembre 2016, connu sous le nom de « Sunshine Act ». Ce fichier téléchargeable de près de 10 millions de lignes donne pour la première fois un aperçu des sommes injectées par les industriels dans le système de santé.

On y trouve le montant des « cadeaux » offerts depuis 2012 par les laboratoires aux professionnels de santé (repas, billets d’avion, nuits d’hôtel, inscriptions à des congrès) et une partie des rémunérations qu’ils ont perçues (leur déclaration n’est obligatoire que depuis le début de l’année).

Au total, selon nos calculs, 619 millions d’euros ont été déclarés par les laboratoires pharmaceutiques et les fabricants de dispositifs médicaux. Sur cette période, les laboratoires les plus « généreux » ont été Novartis (34 millions d’euros), MSD (30 millions), AstraZeneca (20 millions), Roche (19 millions), Bayer (18 millions) et Sanofi (15 millions).

Mode de financement « parallèle »

Cet argent se retrouve dans toutes les caisses : celles des hôpitaux, des médecins de ville, des pharmacies, des sociétés savantes et des associations de patients. Mais de nombreux médecins hésitent à en parler, bien que leur nom et leur rémunération soient désormais publics. Quelques-uns ont accepté de nous éclairer sur ce mode de financement « parallèle ».

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