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La face (très) sombre du clown Jerry Lewis

Jerry Lewis avait une face très sombre, voire diabolique. Il avait ainsi choisi de déshériter ses six enfants naturels.

Ludovic Perrin , Mis à jour le
Jerry Lewis accompagné de sa deuxième femme, SanDee, et de leur fille adoptive, Danielle, en 2005 à Los Angeles.
Jerry Lewis accompagné de sa deuxième femme, SanDee, et de leur fille adoptive, Danielle, en 2005 à Los Angeles. © Abaca

"Avec lui, on ne sait jamais à quoi s'attendre." Patti Palmer, la première épouse de Jerry Lewis, ne croyait pas si bien dire. A sa mort, le 20 août, le monde entier a pleuré la disparition du clown de 91 ans. Un mois plus tard, ses enfants ont découvert la dernière blague que leur père leur a faite avant de tirer sa révérence. Dans son testament, en 2012, l'acteur a tout simplement rayé de son héritage ses six rejetons biologiques (Gary, Ronald, Anthony, Christopher, Scott et Joseph, pourtant mort en 2009), ainsi que leurs descendants.

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La fortune du comique, estimée à 50 millions de dollars, reviendra donc à leur belle-mère, SanDee Pitnick, une danseuse de Las Vegas épousée en 1983, devenue ses "bras droit, gauche, jambes, tête et lèvres", et surtout à leur demi-sœur Danielle, 25 ans, adoptée en 1992. "Elle, je n'ai rien eu à faire pour qu'elle m'aime ; ça s'est fait spontanément", racontait Jerry Lewis à propos de celle à qui il avait confié son management et les rênes de son business. Danielle, elle, s'est déclarée soulagée que son père s'éteigne en paix auprès de sa "famille aimée" dans leur maison de Vegas.

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La paix, ce n'est pas ce qui définissait le mieux l'homme qui avait su redonner le sourire à l'Amérique d'après-guerre, avant qu'on ne le découvre dépressif, alcoolique et shooté aux antidouleurs. Deux facettes comme son personnage inoubliable de Docteur Jerry et Mister Love. Avant de décéder d'une overdose en 2009, son fils Joseph ne s'était pas privé de qualifier son père d'"homme vicieux", l'ayant "émotionnellement paralysé". Son frère Gary avait réitéré ces accusations à propos de celui qui introduisit l'humanitaire à la télévision, en animant pendant un demi-siècle le Téléthon américain : "Joseph a eu des problèmes toute sa vie et j'accuse notre père de tout ça. Jerry Lewis est une personne méchante et diabolique. Il ne nous a jamais aimés et n'a jamais pris soin de nous. Il a toujours été plus inquiet pour sa carrière et son image que pour sa famille." On en renierait pour moins!

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Frénésie matérialiste

Sur la question, Suzan Minoret avait pris de l'avance. Cette fille illégitime d'une soixantaine d'années, née d'une relation du Tombeur de ces dames avec le mannequin Lynn Dixon, a toujours regretté que Jerry Lewis ne la reconnaisse pas, malgré un test ADN prouvant sa paternité à 88,7% et une ressemblance de traits évidente. A sa mort, qu'elle a apprise incidemment, cette sans-abri de Philadelphie s'est montrée fataliste mais sans amertume : "Je pense que je mériterais quelque chose. Surtout dans ma situation. Mais je regarde toujours du bon côté des choses. Avoir une autre vision de la vie, c'est la vraie misère."

"Il y a une grande colère en lui, avait raconté le cinéaste Martin Scorsese , qui avait remis la star en selle avec La Valse des pantins en 1983. Je l'entends encore marmonner : 'Tu veux être une star? Alors soit tu en baves pendant quarante ans soit tu descends dans la rue abattre quelqu'un de célèbre!'"

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Lors de leur divorce, en 1980, Patti Palmer avait détaillé la frénésie matérialiste du comédien, achetant tout en double voire en triple ou en quadruple : valises, bijoux jusqu'aux chats, chiens, perruches et amis, si nombreux, qu'il acheminait par avion dans sa maison aux 31 chambres et 17 salles de bains. En 2008, lors de la venue à Paris de Jerry Lewis pour promouvoir son livre Dean et moi (le récit de son duo comique avec Dean Martin), son éditeur Flammarion avait dû payer une belle facture pour honorer les frais de la star, estimés à 15.000 euros par jour. Le lustre d'une légende se mesure aussi à cette aune. 

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