Municipales : les jeunes en première ligne

Donneriez-vous votre voix à un candidat à peine majeur ? A gauche ou à droite, les moins de 25 ans sont nombreux à oser défier leurs aînés.

Les instituts de sondage s'attendent à une abstention plus importante qu'en 2008 dimanche prochain pour le premier tour des municipales 2014.
Les instituts de sondage s'attendent à une abstention plus importante qu'en 2008 dimanche prochain pour le premier tour des municipales 2014.
LP/PHILIPPE DE POULPIQUET

    Dans deux semaines tout juste, ils vont voter pour la première fois et... pour eux-mêmes! Ils ont 18 ans à peine, font encore de beaux rêves chez papa et maman, mais « squatteraient » volontiers, comme ils disent, le fauteuil de maire. Alors, ils ont décidé de se présenter aux municipales, investis ou non par un parti. A Créteil (Val-de-Marne), Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), Besançon (Doubs) ou Bolbec (Seine-Maritime), des candidats fraîchement majeurs, qui annoncent leur « meeting » sur Twitter ou distribuent sans compter des « goodies » (objets publicitaires), donnent un sacré coup de jeune au scrutin.

    Enfin des places éligibles

    Bien décidés à ne pas jouer les « cautions » sur une liste orchestrée par des anciens, ils sont des centaines de 18-25 ans de gauche, de droite ou de nulle part à avoir ainsi fait le choix de conduire la bataille, d'en être enfin les acteurs. Une façon aussi d'en finir avec les idées reçues qui veulent faire croire que les post-adolescents, forcément désenchantés, ne jureraient que par leurs écouteurs, leurs écrans... ou leur nombril.

    Mais si, ces citoyens-là sont tout à fait capables de s'engager. En affrontant les urnes ou en battant le pavé, pour ou contre le mariage pour tous. « Les jeunes s'intéressent à la politique, mais autrement. Leur engagement est différent parce qu'il se fait en dehors des syndicats, des formations politiques à l'égard desquelles il y a une grande défiance. Cela prend la forme de pétitions, de boycotts, de mobilisations sur Internet ou de manifestations », décrypte la sociologue Anne Muxel, auteur du livre « Avoir 20 ans en politique » (Seuil). Face à ce désamour, les partis tentent un rabibochage en offrant aux bébés PS ou UMP des places enfin éligibles, en les portant aussi au sommet quand... la défaite est assurée! « Ils savent qu'il faut un rajeunissement, un renouvellement de la classe politique », observe la sociologue. A ces appels du pied, c'est le Front national qui semble le plus insistant... Les autres partis sont prévenus.

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