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Déserts médicaux : un catalogue de solutions sans mesures coercitives

Maisons de santé, télémédecine… La ministre de la santé, Agnès Buzyn, a annoncé vendredi 13 octobre son plan pour « renforcer l’accès territorial aux soins ».

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Publié le 13 octobre 2017 à 12h00, modifié le 14 octobre 2017 à 06h45

Temps de Lecture 3 min.

Ni nouvelles primes à l’installation ni mesures coercitives. Le plan dévoilé vendredi 13 octobre par le premier ministre, Edouard Philippe, et la ministre de la santé, Agnès Buzyn, pour lutter contre les déserts médicaux ne comporte aucune mesure spectaculaire qui marquera les esprits.

Edouard Philippe et Agnès Buzyn inaugurent aux côtés d’Alain Brezaudy, maire de Châlus (Haute-Vienne), la nouvelle maison de santé de la ville, le 13 octobre.

La remise à plat du numerus clausus (le contingentement des places à l’issue de la première année commune aux études de santé) promise pendant la campagne présidentielle par le candidat Macron, et destinée à mieux adapter le nombre de médecins formés aux besoins des territoires, n’y figure d’ailleurs pas.

Ce nouveau plan « pour renforcer l’accès territorial aux soins » comporte en revanche une palette de mesures parfois très techniques destinées à « libérer toutes les possibilités d’exercice ». En clair, il fonctionne comme une boîte à outils qui permettra à chaque territoire d’inventer plus facilement sa propre réponse face au manque de médecins.

  • Doubler le nombre des maisons de santé pluriprofessionnelles

Promesse de campagne du candidat Macron, cette mesure faisait l’objet d’un quasi-consensus entre tous les candidats à l’élection présidentielle.

Aujourd’hui au nombre de 910 (contre 20 en 2008), ces lieux de regroupement des professionnels de santé libéraux bénéficieront – ainsi que les centres de santé où exercent des médecins salariés – de 400 millions d’euros sur cinq ans, déjà annoncés dans le cadre du grand plan d’investissement.

  • Accélérer le recours la télémédecine

Jusque-là limité à un cadre expérimental, l’usage de la télémédecine pourrait prendre de l’ampleur à l’issue des négociations entre l’Assurance-maladie et les syndicats de médecins au premier trimestre 2018 qui fixeront les tarifs des consultations et des expertises à distance.

Et afin que ceux qui vivent dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) puissent bénéficier de consultations à distance qui permettraient « d’éviter des hospitalisations inutiles », toutes ces structures devront disposer du matériel nécessaire d’ici à 2020.

  • Développer des « consultations avancées »

Le gouvernement souhaite faciliter et encourager financièrement la possibilité pour un médecin – notamment hospitalier – de pouvoir exercer ponctuellement dans un « désert médical » s’il le souhaite.

« Une à deux fois par semaine, certains médecins pourraient être “détachés” pour aller donner une consultation dans les endroits en désertification, sans avoir l’obligation d’y vivre », avait expliqué Mme Buzyn dans un entretien au Parisien en juin. Le terme de « médecin détaché » ne figure cependant pas dans le plan.

  • Favoriser les stages chez les médecins libéraux

C’est une vieille revendication des syndicats de médecins libéraux qui estiment que les étudiants en médecine connaissent mieux l’hôpital, où ils effectuent la majorité de leur formation, que l’exercice en cabinet, ce qui ne les incite pas ensuite à s’installer.

Pour favoriser ces découvertes, le ministère de la santé annonce notamment la revalorisation financière (de 300 euros) de l’indemnité des maîtres de stage dans les zones situées dans les déserts médicaux.

  • Faciliter le cumul emploi-retraite des médecins libéraux

Un quart (26 %) des 70 257 médecins retraités inscrits au tableau de l’ordre, soit 18 267 praticiens, exercent toujours et bénéficient du cumul emploi-retraite. Un phénomène qui a permis d’amortir l’absence de nouvelles installations dans certains secteurs. Alors qu’ils pourraient être 35 000 en 2025, le gouvernement annonce un assouplissement des conditions financières permettant ce cumul dans les zones « en tension ».

  • Permettre des « exercices partagés »

Afin qu’un jeune médecin puisse plus facilement exercer à la fois à l’hôpital et dans un cabinet médical dans un « désert médical », le gouvernement annonce la création dès 2018 de 300 postes d’« assistants partagés », permettant ce double statut, dans les zones sous-denses.

  • Généraliser le contrat de médecin adjoint

Ce statut, peu connu du grand public, permet aujourd’hui à des internes de venir prêter main-forte à un médecin déjà installé dans des zones touristiques en haute saison. Le ministère de la santé souhaite généraliser la possibilité de recourir à ce statut dans les déserts médicaux.

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