Libérés la veille au Pakistan, après avoir été retenus en otage cinq ans en Afghanistan, le couple Boyle et leurs trois enfants, nés en captivité, sont arrivés vendredi 13 octobre dans la soirée à Toronto. Devant les médias, Joshua Boyle a accusé le réseau Haqqani, affilié aux talibans, qui les détenait d’avoir « autorisé le meurtre de [sa] fille » qui n’était qu’un bébé, et violé son épouse « non comme une action solitaire, mais par un garde assisté par le capitaine des gardes et supervisé par le commandant ». L’ex-otage a affirmé que le meurtre de sa fille et le viol de sa femme en 2014 avaient été confirmés par une enquête afghane datant de 2016.
Joshua Boyle et Caitlan Coleman, mariés depuis 2011, avaient choisi de se rendre en Afghanistan pour aider « ces villageois ordinaires qui vivent dans des zones reculées [...] où aucune ONG, aucun travailleur humanitaire ni aucun gouvernement n’a jamais réussi à apporter l’aide nécessaire ». Mais le couple, qui attendait son premier enfant, avait été kidnappé par les talibans peu après leur entrée en Afghanistan en 2012, puis remis au réseau allié Haqqani, au Pakistan. Les otages ont été libérés lors d’une opération des forces armées pakistanaises après avoir reçu des informations des services de renseignement américains.
Pas poursuivi au Canada
Contrairement aux informations données jeudi par les forces armées américaines, Joshua Boyle a affirmé qu’il n’avait pas refusé d’être convoyé par les Américains, en raison de son passé, mais qu’il avait émis la volonté de retrouver sa famille au Canada. L’homme avait épousé en 2009 Zaynab Khadr, la sœur d’Omar Khadr, un Canadien capturé à l’âge de 15 ans en 2002 en Afghanistan et longtemps emprisonné à Guantanamo, puis au Canada avant d’être remis en liberté en 2015. Joshua Boyle avait milité pour la libération d’Omar Khadr et son transfert au Canada.
Jeudi, la ministre des affaires étrangères canadienne, Chrystia Freeland, avait assuré que Joshua Boyle ne faisait « l’objet d’aucune enquête » au Canada. Dans la soirée de vendredi, le gouvernement canadien a salué « le retour tant attendu » de Joshua Boyle, de sa femme et de leurs trois enfants.
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