Oriol Junqueras, vice-président du gouvernement catalan a averti, samedi 14 octobre, que l’offre de dialogue faite à Madrid ne pouvait porter que sur l’indépendance de la Catalogne, un préalable qui ferme un peu plus la porte à une entente entre les deux camps.
L’offre de dialogue présentée au gouvernement espagnol « doit avoir comme référence la construction de la République et notre engagement à l’indépendance », a insisté le président du parti Gauche républicaine de Catalogne (ERC).
Cette mise au point, lors d’un discours au siège de l’ERC, intervient alors que le dirigeant séparatiste Carles Puigdemont doit répondre avant 10 heures lundi au gouvernement espagnol, qui l’a sommé de « clarifier » sa position sur son projet de conduire la région à l’indépendance.
Appel réitéré à une médiation internationale
L’ancien député européen a appelé l’ensemble des partis séparatistes à l’unité. Il a aussi réitéré l’appel à une médiation internationale et l’importance de respecter le résultat du référendum d’autodermination contesté du 1er octobre, où le oui l’a emporté à 90 % avec 43 % de participation, selon les indépendantistes :
« La meilleure manière de parvenir à la république et à l’indépendance est de parler avec tout le monde, au moins avec la communauté internationale. Mais en même temps, nous avons l’engagement sans équivoque et absolu de remplir le mandat du 1er octobre. »
De son côté, l’autre allié de l’exécutif catalan, le parti d’extrême gauche CUP, a même jugé « impossible » toute médiation avec le gouvernement central et demandé en conséquence au leader séparatiste Carles Puigdemont d’acter sans équivoque le divorce.
« Nous réclamons que la réponse lundi de Puigdemont soit affirmative », a insisté la porte-parole du parti Nuria Gilbert, ajoutant que la CUP « prépare des manifestations » pour la semaine prochaine dans toute la Catalogne.
Double ultimatum lundi et jeudi
Mardi, Carles Puigdemont a unilatéralement déclaré l’indépendance de la Catalogne avant de suspendre aussitôt cette déclaration pour permettre une discussion avec Madrid. Mais le gouvernement espagnol du premier ministre conservateur Mariano Rajoy l’a appelé à revenir sur le chemin de « la légalité ».
Ce dernier a fixé un ultimatum lundi matin, puis un délai supplémentaire pour faire machine arrière d’ici à jeudi matin, avant de déclencher l’article 155 de la Constitution. Cette mesure permettrait, selon les spécialistes du droit constitutionnel, de suspendre des fonctionnaires et des élus, d’assumer des compétences dévolues à Barcelone (forces de police, éducation) ou de convoquer de nouvelles élections régionales.
Le ministre des affaires étrangères Alfonso Dastis a affirmé samedi que son homologue américain Rex Tillerson lui avait exprimé son « ferme soutien en faveur d’une Espagne forte et unie » lors d’un entretien téléphonique.
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