Asnières : l’adjointe au handicap accusée d'avoir discriminé... une handicapée

L’opposition municipale réclame la démission de Marie-Aimée Pénet, adjointe (UDI) au handicap, étrillée par un rapport du Défenseur des droits. Il lui est reproché des propos vexatoires envers une agente de la ville handicapée.

 Asnières. Dans une lettre ouverte au maire (LR) Manuel Aeschlimann, les élus d’opposition demande la démission de Marie-Aimée Pénet, adjointe en charge du handicap. (LP/Olivier Boitet.)
Asnières. Dans une lettre ouverte au maire (LR) Manuel Aeschlimann, les élus d’opposition demande la démission de Marie-Aimée Pénet, adjointe en charge du handicap. (LP/Olivier Boitet.)

    Démissionnera-t-elle sous la pression ? Dans une lettre ouverte datée du 10 octobre dernier et destinée au maire (LR) Manuel Aeschlimann, tous les élus de l'opposition d'Asnières, sauf Thierry Le Gac, exigent « immédiatement [la] démission » de Marie-Aimée Pénet, adjointe (UDI) aux seniors, à la santé, à l'hygiène et au handicap.

    En cause, un rapport du Défenseurs des droits, transmis à la mairie en avril 2016 (voir ci-contre), accablant pour Marie-Aimée Pénet soupçonnée de « harcèlement discriminatoire » envers Nadia Medjahed, souffrant d'une déficience visuelle et chargée de la mission handicap au CCAS. Saisi par cette dernière, le Défenseur des droits considère que « Mme Medjahed a été victime de harcèlement discriminatoire de la part de Mme Pénet ». Toujours employée du CCAS, Nadia Medjahed a saisi le tribunal administratif de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise) et attend le jugement.

    Ce que contient le rapport du Défenseur des droits

    L'affaire a été portée à la connaissance de l'opposition lors du dernier conseil municipal, le 28 septembre, comme l'avait préconisé le Défenseur des droits dans son rapport. « J'ai décidé d'appliquer en tout point la décision du Défenseur des droits bien que celle-ci n'ait aucune force juridique contraignante », souligne Manuel Aeschlimann.

    Sauf que le rapport, déposé sur les pupitres en toute fin de conseil après les questions orales, n'a pas pu faire l'objet de réaction des élus d'opposition. « La manière est tout à fait scandaleuse », déplorent-ils dans leur lettre. « Nous demandons que le point soit inscrit à l'ordre du jour du prochain conseil municipal, le 23 novembre », abonde Marie-Christine Baillet.

    Le maire lui a retiré sa délégation

    En attendant un débat éventuel, la mairie assure qu'il n'existe « plus aucun lien entre cet agent communal et l'élue mise en cause ». « La délégation au handicap a été confiée à Jean-Claude Bleu », précise Manuel Aeschlimann.

    Le retrait de la délégation ne semble pas suffire à éteindre la grogne de l'opposition. « Au vu de ses agissements, elle est indigne de son mandat et de la République, tonne Marie-Christine Baillet, conseillère municipale d'opposition (PS). Elle doit quitter le conseil municipal. Pour ma part, il est hors de question que je siège à ses côtés. »

    « Les élus d'opposition ne se sont jamais émus lorsque la justice a pointé du doigt le préjudice moral et les troubles dans les conditions d'existence subis par une employée communale lors du mandat de M. Pietrasanta », tacle encore Manuel Aeschlimann, sans se montrer plus précis. « Jamais le Défenseur des droits n'a été saisi par un agent municipal au cours de notre mandat », rétorque Marie Christine Baillet, assurant « ne pas savoir de quoi le maire parle ».