Trente ans de prison pour avoir torturé, violé et tué sa compagne

Mustapha B. a été condamné hier soir par la cour d’assises des Yvelines à trente ans de réclusion criminelle.

C'est dans cet immeuble de Mantes-la-Jolie que Mustapha B. a torturé et tué sa femme en 2012.
C'est dans cet immeuble de Mantes-la-Jolie que Mustapha B. a torturé et tué sa femme en 2012. LP/Mehdi Gherdane

    Mustapha B. a été condamné, ce jeudi soir par la cour d'assises des Yvelines, à trente ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa compagne, précédé d'actes de torture et d'un viol, en 2012 à Mantes-la-Jolie (Yvelines). Sa peine a été assortie d'une rétention de sûreté de vingt ans.

    Le 22 juillet 2012, l'homme âgé aujourd'hui de 34 ans avait violenté sa compagne de 24 ans pendant des heures, lui infligeant une pluie de coups, usant notamment d'un câble et d'une ceinture, avant de la violer, alors que les quatre enfants, âgés de 1 à 6 ans, se trouvaient dans le logement. Elle est morte étouffée ou étranglée, selon l'autopsie. La cour a suivi les réquisitions de l'avocate générale, Corinne Moreau, qui avait souligné « l'acharnement » de l'accusé et la « durée » des coups.

    Il a dit vouloir « demander pardon »

    Au cours des débats, l'accusé a gardé la tête baissée, une main devant le visage, s'exprimant peu. Interrogé sur les faits, il a affirmé que ce soir-là, il était persuadé que sa femme le trompait et qu'il avait « perdu le contrôle de [lui-même] ». « C'était pas mon intention, je ne voulais pas qu'elle meure », a-t-il répété hier, reconnaissant les coups, mais niant le viol et le meurtre. En clôture du procès, il a dit vouloir « demander pardon, sincèrement, à toute la famille ».

    Ecartant l'idée d'un « mobile » pour parler plutôt d'un « prétexte », la magistrate avait rappelé que de nombreuses questions restaient « sans réponse » à l'issue du procès et elle avait fustigé la « lâcheté énorme » de l'accusé.

    « Vous n'avez pas l'intégralité des éléments de réponse », a plaidé Me Wenceslas Ference pour la défense. Parlant d'un « constat d'effroi » partagé par la cour, Me Théo Héguy, second avocat de la défense, avait demandé aux jurés dans leur délibéré de « retenir » qu'ils jugeaient « non pas une bête, non pas un homme vicieux, mais un homme malade ».

    C'est dans cet immeuble de Mantes-la-Jolie que Mustapha B. a torturé et tué sa femme en 2012. LP/Mehdi Gherdane