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Netflix devient le studio de films le plus prolifique au monde

¤ La plate-forme américaine va sortir 80 films l'an prochain. ¤ Une question se pose : peut-elle ressusciter le film d'auteur à gros budget ?

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Par Nicolas Madelaine

Publié le 18 oct. 2017 à 01:01Mis à jour le 6 août 2019 à 00:00

Plus de nouveaux longs-métrages que les trois plus gros studios hollywoodiens (Disney, Warner Bros et Universal Pictures) réunis ! Netflix va sortir pas moins de 80 films originaux sur sa plate-forme en 2018, contre un rythme d'une quarantaine par an, a annoncé Ted Sarandos, le responsable des contenus de la plate-forme de vidéo à la demande américaine, lors de la présentation de ses résultats du troisième trimestre supérieurs aux attentes.

Après avoir révolutionné la télévision, Netflix s'apprête à bousculer le septième art. L'industrie du cinéma française pourrait en ressentir les effets bientôt. Netflix n'aurait pas un, mais plusieurs projets de films dans l'Hexagone, trois, selon un producteur. Détail important, les coûts de production hors Etats-Unis des films comme des séries sont inférieurs. Et le résultat peut-être équivalent, estime le groupe.

Cinéma adulte

La plate-forme de streaming, qui va dépenser 8 milliards de dollars en contenus en 2018, vise les blockbusters dont la sortie fait événement, comme avec « The Irishman » de Martin Scorcese (plus de 100 millions de dollars de budget), mais aussi les films indépendants à 1 million de dollars. Netflix est prêt à intervenir à toutes les étapes de la fabrication d'un film : la plate-forme peut acheter à partir d'un scénario, aider à finaliser un projet avancé ou enchérir contre d'autres distributeurs sur un film presque fini.

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Ce qui intéresse tout particulièrement le monde du septième art est que Netflix peut réveiller le cinéma d'auteur à gros budget. C'est un peu moins vrai en France, mais le cinéma est devenu principalement un loisir de jeunes, qui regardent des franchises à très gros budget, paradoxalement moins risquées économiquement, car déjà connues du public.

Faire un film cher et adulte comme un « Parrain » ou un « Lawrence d'Arabie » est devenu rare. Ainsi, Adam Fogelson, du studio STX, voudrait devenir le « Mogul du milieu » décrit dans un portrait du « New Yorker » en janvier 2016, mais c'est une gageure. Or, Netflix prétend, grâce à ses algorithmes, trouver les publics pour ce genre de films et justifier ses investissements. Son « Okja » a coûté plus de 50 millions de dollars. « The Meyerowitz Stories », avec Dustin Hoffman, Ben Stiller, Adam Sandler et Emma Thompson, est aussi un film cher.

Il restera toujours le regret que ces films ne sortent pas en salles, Netflix les réservant à ses abonnés. Mais Netflix n'est pas fermé à ce que des exploitants viennent le solliciter pour des sorties sur grand écran : il est ouvert à des sorties simultanées en salles que lui refuse l'industrie du cinéma. De plus, Netflix impose son rythme à ses compétiteurs, en particulier Amazon, qui, lui, respecte l'étape de la salle. « Pour beaucoup de films, il y a un sens économique à concilier sortie en salles et, seulement quelques mois après, sortie sur des plates-formes de vidéo à la demande », dit un producteur français. De quoi nourrir la réflexion actuelle sur la « chronologie des médias » dans le cinéma français...

Nicolas Madelaine

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