PORTRAITQue sait-on de l’inspirateur présumé de projets d’attentats?

VIDEO. Projet d'attentat de l'ultra-droite: Que sait-on de Logan Alexandre Nisin, l’inspirateur présumé?

PORTRAITLe jeune homme de 21 ans interpellé en juin dernier a été mis en examen dans le cadre d’une enquête ouverte pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle »…
Illustration police.
Illustration police. - F. Pouliquen / 20 Minutes / 20 Minutes
M.C.

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Coup de filet dans le milieu de l’ultra-droite. Les services antiterroristes ont interpellé mardi dix personnes de l’entourage de Logan Alexandre Nisin, l’initiateur présumé d’un projet d’attentat contre des hommes politiques et des mosquées. Que sait-on sur ce jeune homme de 21 ans, qui a lui-même été arrêté le 28 juin dernier à Vitrolles (Bouches-du-Rhône), et mis en examen dans le cadre d’une enquête ouverte pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » ? On fait le point.

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Moqueries à l’école et militantisme

Dans un long portrait, Le Monde raconte l’enfance de Logan Nisin passée à Marseille, puis à Vitrolles. Le jeune homme, qui a un léger tic du visage, est la cible de moqueries à l’école, fréquentée également par les enfants des cités voisines.

Le parcours activiste de Nisin commence dès ses 16 ans, au sein des Jeunesses nationalistes, du MPNA (Mouvement populaire nouvelle aurore), groupuscule marseillais qui s’inspire du parti grec néonazi Aube dorée, puis de l’Action française Provence. Au printemps dernier enfin, il colle des affiches pour la campagne présidentielle de Marine Le Pen.

D’après le quotidien, son dernier projet était baptisé « OAS », le sigle de l’Organisation de l’armée secrète responsable d’une campagne sanglante contre l’indépendance de l’Algérie au début des années 1960. Il visait à « enclencher la "remigration" » de la France.

Le profil du « loup solitaire »

Déjà dans le collimateur des enquêteurs depuis longtemps pour ses activités militantes, Logan Nisin, chaudronnier intérimaire et « célibataire solitaire » selon le Monde, était une personne à surveiller parmi d’autres. Il avait toujours, sur les photos de filatures du renseignement intérieur, « les traits un peu tirés, le regard fermé, le même blouson noir et une houppette rehaussée à la gomina ».

Mais l’alerte est soudain revue à la hausse à la mi-mai, quand Logan Nisin est identifié comme l’administrateur d’une page Facebook à la gloire de l’extrémiste de droite norvégien Anders Behring Breivik, auteur d’une tuerie qui a fait 77 morts en Norvège en 2011. Pour les analystes chargés de l’ultradroite, son profil évoque désormais celui du « loup solitaire ».

Le 28 juin dernier, quand le Raid débarque chez lui pour l’arrêter, le jeune homme se « précipite sur le balcon pour tenter de dissimuler son ordinateur », rapporte le Monde. En exploitant les données qu’il renferme, les enquêteurs reconstituent le projet « totalement fou et parfaitement construit » que nourrissait Nisin : « organiser sa propre milice pour appliquer sa loi du talion ». Sur une esquisse d’affichette, est inscrit un slogan qui fait froid dans le dos « Rebeus, blacks, dealers, migrants, racailles, djihadistes, si toi aussi tu rêves de tous les tuer, nous en avons fait le vœu, rejoins-nous ! ».

Un arsenal et des cibles

La seule femme parmi les dix personnes interpellées mardi est la mère de Nisin, chez qui le jeune homme avait commencé à stocker des armes, selon les informations du Monde. Dans l’arsenal du suspect, figuraient notamment « un fusil à pompe Baikal calibre 12 » avec lequel il s’était mis en scène sur sa page Facebook, deux revolvers et un gilet pare-balles. Il se renseignait aussi sur les moyens d’obtenir de faux papiers et de fabriquer un lance-flammes.

Les investigations avaient « mis en lumière un projet d’action violente aux contours imprécis : évocation d’un lieu de culte, d’un homme politique, d’un migrant, d’un trafiquant de stupéfiants », selon une source judiciaire. Parmi ses cibles possibles, Jean-Luc Mélenchon ou Christophe Castaner, mais encore le marché aux puces de Marseille ou un restaurant indien d’Aix-en-Provence. Ses amis, interrogés par le Monde, affirment qu’il n’aurait jamais pu tuer pour de vrai. « Même brûler une mosquée, impossible. » Les enquêteurs, eux, ont relevé sa « volonté d’organisation et d’association » en vue de parvenir à ses fins.

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