En maillot de bain, des jeunes gens quittent la plage des Minimes et déambulent sur le quai du Lazaret, à La Rochelle. Cris des mouettes, battement des drisses sur les mâts des bateaux de plaisance… L’ambiance est estivale en ce 2 octobre. Pourtant, la rentrée a sonné depuis plusieurs semaines à l’université, dont le campus, à deux pas de là, fait partie intégrante de la cité. « Nous avons un cadre de vie de malades. C’est oufissime ! », sourit Camille Hipeau, 19 ans, étudiante en deuxième année de licence de langues étrangères appliquées.
Réussir ses études les pieds dans l’eau, bercé par la langueur d’une petite ville, est possible. Cela peut même être un facteur de réussite, affirme une étude de l’association Accueil des villes françaises (AVF) publiée en septembre. Les « universités territoriales » (moins de 15 000 étudiants, selon l’Association des villes universitaires de France) « offrent des avantages importants », souligne l’AVF, co-organisatrice d’un colloque sur le sujet à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), les 14 et 15 septembre. Les taux de réussite des étudiants dans ces petites universités « témoignent de la qualité de leur formation ». Ainsi, en troisième année de licence, l’université Bretagne-Sud, avec près de 90 % de réussite, celle de Savoie Mont-Blanc (85 %) ou celle de La Rochelle (83 %) devancent la moyenne nationale (78 %).
Bien choisir son orientation
Même si, sur plusieurs années, les champions français de la réussite en licence sont à Angers, Lyon-II ou Paris-VI, force est de constater que, à l’heure des fusions et de l’internationalisation de l’enseignement supérieur, des universités de petites agglomérations savent tirer leur épingle du jeu. Plus agiles que certaines « usines à diplômés » des métropoles, elles adaptent leurs parcours aux besoins des étudiants, façonnent des filières d’excellence et jouent la carte de la proximité avec leurs élèves comme avec les acteurs économiques locaux.
Bien choisir son orientation dès le lycée est le socle de la réussite en licence. Selon une note annuelle du ministère de l’enseignement supérieur, seuls 40 % des étudiants primo-entrants passent le cap de la première année. Des milliers de néobacheliers se retrouvent en situation d’échec à peine entrés dans l’enseignement supérieur. Le ministère a promis une refonte en profondeur, dès l’année 2018, du système d’orientation Admission post bac (APB), pour mettre un frein à cet « énorme gâchis », selon les mots de la ministre, Frédérique Vidal.
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