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L’actrice française Danielle Darrieux est morte

L’actrice légendaire du cinéma français avait tourné 110 films au cours d’une carrière d’une longévité exceptionnelle. Elle est morte mardi à plus de 100 ans.

Le Monde

Publié le 19 octobre 2017 à 10h34, modifié le 19 octobre 2017 à 11h28

Temps de Lecture 6 min.

Danielle Darrieux, le 2 mars 2002.

L’actrice légendaire du cinéma français Danielle Darrieux est morte mardi 17 octobre à plus de 100 ans à son domicile de Bois-le-Roi (Eure), a annoncé jeudi son compagnon.

Son état s’était « un peu dégradé récemment après une petite chute », a indiqué Jacques Jenvrin. Mardi « elle s’est endormie, on peut dire ». « A 100 ans passés, c’était une personne un peu diminuée, mais malgré sa cécité, elle était très attachée à la vie. On a encore eu une visite le 4 octobre, elle était très bien », dit-il.

« Son talent, sa générosité ont illuminé le cinéma français. Danielle Darrieux savait tout jouer avec un naturel prodigieux », a réagi sur Twitter la ministre de la culture, Françoise Nyssen, à l’annonce du décès de l’actrice.

L’actrice avait tourné plus de 100 films au cours d’une carrière d’une longévité exceptionnelle. Archétype de la beauté féminine pour les générations d’avant-guerre, elle a été l’inoubliable partenaire de Jean Gabin dans La Vérité sur Bébé Donge (1953) et Gérard Philipe dans Le Rouge et le Noir (1954).

Née le 1er mai 1917 à Bordeaux, « je suis née le jour même où partout en France on vend du muguet », s’amusait-elle dans ses souvenirs, Danielle Darrieux tourne à 14 ans son premier film, Le Bal. Appréciée pour sa blondeur charmante et sa fraîcheur espiègle, elle joue dans des comédies avant d’aborder des rôles plus dramatiques et de triompher dans Mayerling aux côtés de Charles Boyer (1935).

Lire aussi la nécrologie en abonnés : Article réservé à nos abonnés La comédienne Danielle Darrieux est morte, à l’âge de 100 ans

Carrière internationale

Parallèlement, elle mène dès 1932 une carrière internationale qui la conduira à Hollywood et à Broadway. Egérie d’Henri Decoin, « DD », comme on l’appelait, tournera une demi-douzaine de films sous sa direction. Malmenée à la Libération (sous l’Occupation, elle a travaillé pour la Continental, dirigée par les Allemands), elle reprend néanmoins sa carrière et enchaîne les succès, dont La ronde et Madame de...  (adaptation du roman de Louise de Vilmorin) de Max Ophüls), L’affaire Cicéron (Mankiewicz) ou Marie-Octobre (Duvivier).

« Quelle sublime comédienne ! Regardez ce tendre mouvement de l’épaule ! Regardez ses yeux mi-fermés ! Et son sourire ! », s’enthousisamait Max Ophüls sur le tournage de Madame de.

« J’adore ce film. C’est même le seul que je regarde avec un vrai plaisir, racontait l’actrice à L’Express en 1997. Je devais être terriblement amoureuse pour dégager de telles ondes. Amoureuse de Max Ophüls, de Charles Boyer, que je retrouvais dix-huit ans après Mayerling, et de Vittorio De Sica, qui avait un charme fou. J’étais au milieu de ces trois hommes sublimes, comme dans un rêve. D’ailleurs, à l’écran, on voit bien que je suis sur un nuage. Il y a eu un miracle. C’est peut-être aussi parce que c’était mon dernier film avec Ophüls. »

En lui donnant un rôle dans Les Demoiselles de Rochefort  (1967), Jacques Demy relance la comédienne qui, à 50 ans, continue d’incarner des personnages de femme élégante et drôle. Sous la direction de Paul Vecchiali (En Haut des marches, 1983) ou d’André Téchiné (Le Lieu du crime, 1986), l’actrice montre qu’elle n’a rien perdu de sa verve. En 2002, François Ozon la choisit pour Huit femmes.

A partir de 1969, Danielle Darrieux commence à se produire au théâtre, interprétant Feydeau, Guitry ou Marcel Aymé. En 2003, à 85 ans, seule en scène, elle crée Oscar et la dame rose d’Eric-Emmanuel Schmitt, qui lui vaut un Molière de la meilleure comédienne. Elle a encore travaillé pour le cinéma et la télévision en 2010.

« Parce qu’Oscar et la dame rose est un hymne à la vie, je l’ai dédié à Danielle Darrieux, écrira E.-E. Schmitt. Pétillante, malicieuse, caustique, rosse, naturelle, loin de tout pathétique, gourmande, lumineuse, pudique, elle est pour moi l’incarnation de ce que je voulais dire. »

Danielle Darrieux s’est mariée trois fois, avec Henri Decoin, le richissime play-boy Porfirio Rubirosa et le scénariste Georges Mitsinkidès, mort au début des années 90. Avec ce dernier, elle avait adopté un fils, mort lui-même peu après son mari.

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