Saône-et-Loire « En CDD, j’ai été harcelée et violée par mon chef »

L’affaire Weinstein, le producteur de cinéma accusé de harcèlement aux États-Unis, a donné lieu à un raz de marée de #balancetonporc, #moiaussi, #metoo. Les langues se délient, les femmes osent parler même en Saône-et-Loire. Leur prédateur : un supérieur, un collègue, un client ou un inconnu. Témoignages.
Catherine Zahra - 21 oct. 2017 à 05:00 | mis à jour le 21 oct. 2017 à 09:02 - Temps de lecture :
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« Les hommes font ça avec des personnalités fragiles, ils savent quel type de filles cibler. Aujourd’hui, je suis en CDI  et j’ai plus confiance en moi, cela ne pourrait plus m’arriver », assure Louise.  Photo Gilles DUFOUR
« Les hommes font ça avec des personnalités fragiles, ils savent quel type de filles cibler. Aujourd’hui, je suis en CDI et j’ai plus confiance en moi, cela ne pourrait plus m’arriver », assure Louise. Photo Gilles DUFOUR

« J’étais jeune et naïve », s’en veut encore Louise*, près de dix ans après les faits. « C’est l’actualité de ces derniers jours qui m’a poussée à parler pour qu’il ait honte à son tour mais aussi parce que je sais aujourd’hui que cela ne m’arrivera plus ».

« À l’époque, ce CDD de trois mois dans cette agence dans le Rhône était hyperimportant. J’avais enfin trouvé ma voie. Je voulais être journaliste mais je n’avais pas fait d’école ». A 23 ans, elle était « en attente de conseils pour progresser » et qu’importe si on l’avait prévenu de « faire attention à son futur chef qui était un dragueur ».

Les petits cadeaux s’accumulent

Dès la première semaine, ce chef lui offre un paquet de cigarettes tous les deux jours qu’elle retrouve sur son bureau. Puis s’y ajoutent une rose de temps en temps et des déjeuners en tête à tête qu’il « tient toujours à payer sous prétexte qu’il gagne mieux sa vie que moi », se souvient-elle. « Je me disais, c’est sans conséquences même si ce n’était pas bien...

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