Ca se passe en Europe : les Pays-Bas, mal lotis en cas de « hard Brexit »
Le royaume s'avère le pays de la zone euro le plus exposé au risque d'un Brexit « dur ». L'opération risque d'amputer de 3,5% à 4% le PIB des Pays-Bas d'ici à 2030.
Par Didier Burg
Des chiffres propres à jeter un pavé dans la mare. Au moment où l'issue du Brexit apparaît des plus incertaines, une sortie pure et simple du Royaume-Uni de l'Union européenne risque d'amputer de 450 milliards d'euros l'économie britannique d'ici à 2030, selon les chiffres alarmants récemment publiés par la banque néerlandaise Rabobank.
Mais, au sein de la zone euro où la croissance pourrait être rognée de 2% dans les prochaines années, les Pays-Bas apparaissent les plus exposés à un « hard Brexit », c'est-à-dire sans accord de libre-échange entre Bruxelles et Londres. En absorbant 10% des exportations néerlandaises, le Royaume-Uni représente le deuxième partenaire commercial des Pays-Bas, derrière l'Allemagne.
Jusqu'à 35 milliards de manque-à-gagner
Un coup d'arrêt à ces échanges se traduirait par un manque-à-gagner de 25 à 35 milliards d'euros pour l'économie néerlandaise à l'horizon 2030. Cette perte de croissance promet d'impacter de 3,5% à 4% le PIB, calcule Rabobank. Jusqu'à présent, le Bureau central du plan (CPB) faisait état d'un impact de quelque 1,2% sur le PIB.
« Ces effets négatifs résultent non seulement d'une baisse des volumes d'échanges mais aussi des coûts attendus par le rétablissement de barrières douanières », justifie l'étude de la banque. En outre, son scénario se base sur un regain de à l'inflation au Royaume-Uni à moyen terme ainsi qu'une perte de la productivité.
Au global, la facture du Brexit à la charge de chaque actif britannique pourrait s'élever à 13.500 euros à l'horizon 2030, contre 4.000 euros pour un Néerlandais.
Didier Burg (Correspondant à Amsterdam)