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Tariq Ramadan : une accusation de viol qui enflamme les réseaux sociaux

L'islamologue Tariq Ramadan a démenti les faits dont l'accuse Henda Ayari, ancienne salafiste devenue militante féministe et laïque
Relativement populaire auprès d'une partie des fidèles musulmans, Tariq Ramadan, 55 ans, est aussi très contesté notamment dans les milieux laïques (AFP)

« Depuis le jour ou j'ai osé balancer le nom de mon agresseur, je suis victime d'une véritable campagne de lynchage public en particulier sur les réseaux sociaux. Pas une minute ne se passe sans que je reçoive des insultes, menaces, intimidations, propos dégradants sur moi, sur mon physique, sur mon passé. »

C’est un long post qu’Henda Ayari a publié ce dimanche sur sa page Facebook en faisant allusion à la plainte déposée vendredi 20 octobre auprès du parquet de Rouen à l'encontre de l'islamologue et théologien suisse Tariq Ramadan, pour « des faits criminels de viol, agressions sexuelles, violences volontaires, harcèlement, intimidation ».

Le lendemain, Tariq Ramadan, a riposté via un communiqué dans lequel il « oppose un démenti formel à ces allégations » et via son avocat, Yassine Bouzrou, qui a affirmé que son client allait porter plainte pour dénonciation calomnieuse « dès lundi ». Selon l'AFP, une enquête a été ouverte.

La notoriété des deux personnalités – Henda Ayari, ancienne salafiste devenue militante féministe et laïque, est notamment la présidente de l’association Libératrices – a provoqué des réactions en chaîne sur les réseaux sociaux.  

https://twitter.com/Henda_Ayari/status/921277762635227137?ref_src=twsrc%5Etfw

« Pour la première fois depuis cinq ans j'ai osé parler de ce qui m'était arrivé le soir de ma rencontre avec celui que je considérais depuis mon plus jeune âge comme une icône, un symbole, un guide spirituel et un véritable exemple à suivre pour moi et pour les musulmans ! », écrit-elle.

Selon Henda Ayari, celui qu’elle a décrit sous le nom de Zoubeyr dans son livre J’ai choisi d’être libre, publié en 2016 et où elle raconte comment elle s'est sortie du mouvement salafiste, serait Tariq Ramadan.

« Par pudeur, je ne donnerai pas ici de détails précis sur les actes qu'il m'a fait subir. Il suffit de savoir qu'il a très largement profité de ma faiblesse », avait-elle écrit, assurant que quand elle s'est « rebellée », qu'elle lui a « crié d'arrêter », il l'a « insultée », « giflée » et « violentée ».

Selon Me Jonas Haddad, l'un de ses conseils, « Henda Ayari n'avait pas envie de communiquer sur ce sujet, par peur ».

« Avec la libération de la parole à laquelle on assiste depuis quelques jours, elle a décidé de dire ce qu'elle a subi et d'en tirer les conséquences judiciaires », a-t-il poursuivi, interrogé par l'AFP.

Tariq Ramdan, petit-fils du fondateur de la confrérie égyptienne islamiste des Frères musulmans, âgé de 55 ans, est professeur d'études islamiques contemporaines à l'université d'Oxford (Grande-Bretagne).

Relativement populaire auprès d'une partie des fidèles musulmans, l’auteur, entre autres, de L'Islam et le réveil arabe (2011) ou encore Être occidental et musulman aujourd’hui (2015), est aussi très contesté, notamment dans les milieux laïques, qui voient en lui le tenant d'un islam politique.

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