REPLAY - Viols au supermarché : "J'avais peur de perdre mon travail, j'avais peur de lui," une employée accuse son patron

Publié le 22 octobre 2017 à 19h05, mis à jour le 23 octobre 2017 à 11h43
REPLAY - Viols au supermarché : "J'avais peur de perdre mon travail, j'avais peur de lui," une employée accuse son patron

SEPT-A-HUIT - Sabrina, une employée dans un supermarché de la Somme, raconte comment son patron l'aurait harcelée sexuellement pendant plusieurs années avant de la violer. Elle a longtemps gardé le silence, par peur de perdre son emploi, peur de lui, et parce qu'elle avait honte aussi. Elle témoigne aujourd'hui dans Sept à Huit.

"Je n'arrive pas à en guérir". "Il est toujours dans mes cauchemars." Sabrina n'a plus la force de sortir de chez elle. Cette mère de famille de 40 ans, en arrêt maladie depuis plusieurs mois, apparait brisée. Elle accuse son patron de harcèlement sexuel pendant 4 ans et de viols. Ce dernier, marié au moment des faits et père de trois enfants, est aujourd'hui incarcéré à la prison d'Amiens. Sabrina, après avoir longtemps gardé le silence par peur et par honte aussi, a aujourd'hui accepté de raconter son calvaire aux équipes de Sept à Huit. 

Il venait derrière moi. Il me prenait dans les bras, et il me serrait. Je sentais qu'il était excité. Il commençait à m'embrasser partout.
Sabrina, employée de supermarché

Sabrina est employée d'un supermarché de Flixecourt près d'Amiens. Le directeur du magasin, un ancien ingénieur âgé de 43 ans, est très proche de ses salariés et très apprécié. En 2010, il se sépare de sa femme. C'est à cette époque que les faits relatés par Sabrina ont commencé. Elle décrit des gestes déplacés lorsqu'elle est seule dans la réserve. "Il se collait à moi, je sentais qu'il était excité", raconte-t-elle. Elle lui disait d'arrêter, que ce n'était pas bien "mais il continuait". 

Par peur de perdre son travail, d'être licenciée, par peur de lui aussi, elle se tait. 

A son mari, Pierre, elle raconte qu'il a des attitudes déplacées avec certaines de ses collègues mais quand il lui demande si cela la concerne, elle nie. "Elle me disait non, mais avec le recul, je me rends compte que son regard, sa parole, tout tremblait chez elle", rapporte son mari.

Puis, les choses vont plus loin. Selon Sabrina, son patron la contraint à lui faire une fellation et la viole à 4 reprises en un mois. C'est alors que Sabrina ose en parler à son mari. Ensemble, ils décident de porter plainte. Une enquête est ouverte et quatre autres salariées ou ex-salariées affirmeront elles aussi avoir été harcelées sexuellement. Et violée pour l'une d'entre elles. 

Le directeur, lui, nie tout en bloc, et affirme que c'est un complot pour partir du magasin en lui soutirant de l'argent. Au sein du magasin, certains salariés ont créé un comité de soutien. Ils ne croient pas en la culpabilité de leur patron. Un homme décrit comme très proche de ses employés, très soucieux de leur bien-être, très "social". L'homme a cependant été mis en examen pour viol aggravé et incarcéré à la prison d'Amiens. Il risque 20 ans de prison. 


La rédaction de TF1info

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