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En Algérie, Amnesty dénonce des expulsions massives et « illégales » de Subsahariens

En un mois, plus de 2 000 migrants, parfois en situation régulière, ont été conduits puis « abandonnés » aux frontières avec le Niger et le Mali, selon l’ONG.

Le Monde avec AFP

Publié le 24 octobre 2017 à 14h37, modifié le 24 octobre 2017 à 14h37

Temps de Lecture 1 min.

Une femme d’origine subsaharienne fait la vaisselle devant un bâtiment en construction occupé par des migrants, à Alger, en mai 2016.

Plus de 2 000 ressortissants d’Afrique subsaharienne ont été arrêtés depuis le 22 septembre en Algérie et expulsés vers le Niger et le Mali, a indiqué, lundi 23 octobre, Amnesty International, dénonçant des « arrestations arbitraires » et des expulsions massives et « illégales ».

La plupart de ces personnes, arrêtées à Alger, dans sa périphérie et à Blida (à 50 km au sud-ouest de la capitale), ont été conduites en bus à Tamanrasset, près de 2 000 km plus au sud, avant d’être « abandonnées » par les autorités algériennes dans une localité du côté nigérien de la frontière, explique Amnesty dans un communiqué.

Au moins une centaine d’autres, laissées du côté algérien, ont dû « marcher pendant six heures dans le désert » pour atteindre cette localité, affirme l’organisation de défense des droits de l’homme, qui précise que des migrants de plusieurs nationalités ont également été expulsés via la frontière malienne.

Amnesty dénonce des arrestations fondées sur « un profilage ethnique », les forces de l’ordre ne cherchant pas « à savoir si les migrants séjournaient légalement ou non en Algérie », et assure que certains avaient des visas valides. Les autorités algériennes « doivent de toute urgence mettre un terme à ces arrestations et expulsions illégales », affirme Heba Morayef, directrice des recherches pour l’Afrique du Nord à Amnesty, s’insurgeant contre une « attitude discriminatoire à l’égard des migrants d’Afrique subsaharienne ».

Une importante polémique

Les « expulsions qui ne respectent pas les garanties d’une procédure régulière », notamment la possibilité de contester cette mesure, enfreignent les normes internationales et la loi algérienne, souligne Amnesty. Parmi les expulsés figurent des Nigériens, des Guinéens, des Burkinabés, des Béninois, des Maliens, des Ivoiriens, des Sénégalais, des Nigérians, des Libériens, des Camerounais et des Sierra-Léonais. On y compte plus de 300 mineurs, certains non accompagnés, selon Amnesty.

Les ONG estiment qu’environ 100 000 Subsahariens vivent en situation irrégulière en Algérie, hors de tout cadre juridique et dans des conditions difficiles. En septembre, l’Algérie avait déjà rapatrié vers leur pays un millier de Nigériens en situation irrégulière.

En juin, un hashtag « Non aux Africains en Algérie » sur les réseaux sociaux avait suscité une importante polémique, alimentée ensuite par des propos antimigrants d’Ahmed Ouyahia, homme fort du régime, devenu en août premier ministre. Il avait accusé les « étrangers en situation irrégulière » d’apporter « le crime, la drogue et d’autres fléaux » en Algérie. Le lendemain, le ministre des affaires étrangères, Abdelkader Messahel, avait réclamé des « mesures urgentes » contre le « flux en Algérie de migrants subsahariens ».

Le Monde avec AFP

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