BFMTV
Sciences

Les rats résistent de mieux en mieux aux raticides

Un rat à Allahabad en Inde, le 28 juillet 2015. (Photo d'illustration)

Un rat à Allahabad en Inde, le 28 juillet 2015. (Photo d'illustration) - Sanjay Kanojia - AFP

Une étude menée conjointement par l'Inra, VetAgroSup et l'Institut Pasteur sur 86 rats révèle qu'une majorité d'entre eux étaient résistants aux raticides.

Le Rattus norvegicus est plus résistant qu’il n'y paraît. En janvier 2011, l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), VetAgroSup et l’Institut Pasteur ont été en mesure d’étudier 86 spécimens de ce rongeur, plus prosaïquement appelé "rat gris", ou encore "rat d’égoût".

Cette étude d’une rare ampleur, dont les résultats ont été publiés début septembre dans la revue PlosONE, a permis de constater que plus de la moitié (56%) des rats étudiés étaient "génétiquement résistants aux raticides couramment utilisés pour contrôler les populations de rongeurs".

"C'est un vrai problème, car nous devons trouver de nouveaux moyens pour lutter contre ces nuisibles", réagit Gwenaël Vourc'h, la scientifique en charge de l’étude, auprès de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. L’expérience a d’ailleurs pu être menée car le parc des Chanteraines (Hauts-de-Seine) "n’arrivait pas à gérer sa population de rats", précise-t-elle.

Malgré l’interdiction de tels produits dans le parc, certaines entrailles présentaient jusqu’à quatre types de raticides différents, ce qui suggère une mobilité des rongeurs au-delà du parc.

16 genres parasitaires repérés

Une hypothèse corroborée par la grande diversité génétique également constatée chez ces rats gris, "révélant l’existence de connections spatiales et d´échanges génétiques entre différentes populations de rats au-delà des limites du parc et du périmètre de dispersion fréquemment admis pour ces animaux", précise l’étude.

Une mobilité qui peut se révéler source d'inquiétude à la lumière des 16 "genres parasitaires" qui ont été repérés sur ces rongeurs: huit espèces de vers, trois de puces, un protozoaire et quatre genres bactériens. L’immense majorité (88%) des spécimens étudiés en transportaient au moins deux.

Heureusement, les parasites les plus fréquents ne sont pas transmissibles à l’être humain, précise l’étude. Sept d’entre eux sont toutefois susceptibles de causer des maladies chez humains et les animaux..
Liv Audigane