Marlène Schiappa : "Brigitte Macron me demande des conseils"
La secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa prend la lumière. Pour le pire ou pour le meilleur.
Surtout ne lui dites pas que l'émancipation commence à se confondre avec la délation. Marlène Schiappa est trop contente. Pour "sa" cause, l'égalité entre les femmes et les hommes. Pour elle-même. La jeune secrétaire d'Etat gaffeuse , qui, afin d'exister (et afin de montrer que "les lois de la République protègent les femmes, elles s'appliquent à toute heure et en tout lieu", écrit-elle alors), s'est offert en juin le ridicule de filmer – et de poster sur Twitter – sa balade nocturne à la Chapelle-Pajol, dans le 18e arrondissement de Paris, celle qui a cru bon d'annoncer la création d'un CAP petite enfance pour tous les parents, celle dont le budget (le plus étriqué du gouvernement) a baissé de 27% ; celle-là même, donc, est désormais regardée comme la ministre qui libère les femmes. Jusqu'à l'étranger, s'il vous plaît. "Il y a une énoooorme demande internationale de Marlène", se réjouit l'un de ses conseillers.
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Portée par la déferlante "#balancetonporc", "celle qui aurait dû être le boulet du gouvernement devient son trophée", selon l'expression – lâchée dans un soupir – de l'un de ses collègues ministres.
Marlène Schiappa n'a pas que des amis au sein du gouvernement
Marlène Schiappa n'a pas que des amis au sein de l'exécutif. Elle n'en a cure : le couple Macron la protège, surtout madame. "Je suis très proche de Brigitte, on s'appelle souvent. Elle me soutient beaucoup. Elle me demande des conseils." La dernière phrase serait-elle tournée à l'envers? On la lui fait répéter, elle répète, tranquille. La benjamine du gouvernement affirme donner des conseils à l'épouse du Président.
"Je n'ai été recadrée à aucun moment!
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Ce vendredi, la vedette de la quinzaine piétine les convenances de ses ballerines Dior en vernis à tout petits talons. L'air de rien, ou plutôt si, l'air d'une… timide. Cette grande gueule parle avec une petite voix. Quand elle vous reçoit dans son ministère, elle joue d'abord à la môme réservée, s'assoit au fond du fauteuil, le corps en retrait, la mine faussement naïve. Ce voile tombe à l'instant où on lui fait remarquer qu'elle a pris de l'aplomb – en témoigne le calme avec lequel elle a cinglé d'un "Oh! Gardez vos nerfs!" des élus de droite lors d'une séance de questions d'actualité à l'Assemblée la semaine dernière. "Je n'ai pas pris de l'aplomb, j'ai toujours eu de l'aplomb", réplique-t-elle en fronçant ses yeux fiers. Même froncement lorsque vous l'interrogez sur son rétropédalage sur la PMA. "Je n'ai été recadrée à aucun moment!" Et de vous faire comprendre que si les associations LGBT n'ont pas tonitrué, c'est grâce à elle. "J'ai beaucoup dialogué avec elles pour les apaiser."
La blogueuse intempestive serait-elle en train de se métamorphoser en femme politique?
Elle affecte de nouveau la candeur quand vous lui demandez si elle a évolué depuis cette tribune lunaire publiée en juillet 2014 dans le Huffington Post, où elle a écrit : "Interdire le voile, c'est reconnaître le voile comme signe religieux, donc reconnaître une religion ; interdire le voile à l'école est donc contraire à la loi de 1905." "Moi-même je ne comprends pas le sens de cette phrase écrite trop vite il y a cinq ans", plaide-t-elle à présent. Un peu court. Ce n'est pas comme ses cheveux, que depuis septembre elle a rangé dans un chignon "à la Simone Veil", selon ses admirateurs. Elle se préférait la crinière ondulant au vent. "Je m'attache les cheveux pour qu'on écoute ce que je dis."
"Il y a un livre à écrire sur les cheveux en politique. Toutes les ministres ont eu soit les cheveux courts, soit les cheveux attachés
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La blogueuse intempestive serait-elle en train de se métamorphoser en femme politique tournant sept fois la langue dans sa bouche avant de parler – et d'écrire, car c'est une droguée de l'écriture, à tout propos, sur tous supports, c'est même ainsi qu'elle s'est fait remarquer. "Il y a un livre à écrire sur les cheveux en politique. Toutes les ministres ont eu soit les cheveux courts, soit les cheveux attachés." Elle a aussi renoncé aux bracelets, excepté un porte-bonheur en corail. Le vernis, en revanche, elle ne l'a pas enlevé, les créoles non plus, pas davantage la Corse qu'elle porte autour du cou.
"On essaie de me donner une image éthérée et hors sol de bobo fofolle. Les gens sont très paradoxaux : ils veulent du renouvellement mais en fait, ils exigent qu'on soit formaté." Pourquoi avoir cédé, alors? "Je suis tellement loin des codes que même si j'institutionnalise un peu, je resterai hors des codes." Pour le meilleur ou pour le pire.
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