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"Une main au cul, ça détend" : le témoignage hallucinant d'un médecin sur le harcèlement
Dans le milieu médical aussi, les femmes sont souvent seules face au harcèlement sexuel.
Illustration/Constant Forme-Becherat/Hans Lucas

"Une main au cul, ça détend" : le témoignage hallucinant d'un médecin sur le harcèlement

#BalanceTonPorc

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Un reportage diffusé ce mercredi 25 septembre dans la matinale d'Europe 1 a rappelé que même dans les milieux professionnels les plus prestigieux, le sexisme le plus grossier et les comportements de harcèlement sexuel envers les femmes ont de beaux jours devant eux...

C'est en entendant ce genre de séquence qu'on réalise le chemin qu'il reste à parcourir... Ce mercredi 25 octobre, Europe 1 a diffusé un reportage sur le harcèlement sexuel réalisé dans le milieu médical. Passé l'habituel - hélas ! - témoignage de Laura, sage-femme victime au quotidien "de blagues grivoises et de gestes déplacés", ainsi que d'une "omerta" sur le sujet, la journaliste explique que le phénomène est "le fait de toutes les catégories de soignants".

"L'expression 'un gros cul'... on peut lui dire, quoi"

Illustrant ce propos, s'ensuit le témoignage proprement hallucinant d'un médecin "d'une quarantaine d'années qui travaille dans un hôpital parisien". Lequel assume parfaitement l'ambiance détestable instaurée par les hommes dans son service : "Je vous dis franchement, oui, des fois on met la main au cul comme ça", commence-t-il, avant d'ajouter non sans fierté : "Si c'est par exemple une jeune médecin qui débarque, l'expression 'un gros cul'... on peut lui dire quoi, 'on peut s'en servir pour poser nos pintes de bières', par exemple !". Rire du docteur, qui enchaîne encore : "Tous les jours, à tout moment de la journée ou de la nuit, oui, c'est tout le temps".

Mais cet esprit fin a-t-il seulement conscience de ce qu'il décrit ? La levée du silence ces derniers jours, autour par exemple du hashtag #BalanceTonPorc, ne l'a-t-elle pas ébranlé ? Réponse : "Ça non, ça pour moi c'est pas du harcèlement, ça fait rire tout le monde, ça détend tout le monde, c'est un peu notre dérision et notre échappatoire". Le médecin, qui a fait de longues années d'études, est tout de même conscient que les comportements décrits tombent sous le coup de la loi : "Effectivement, si on prend la loi, mettre la main au cul d'une collègue, oui, elle pourrait porter plainte contre celui qui lui a fait, c'est vrai". Si on prend la loi. Et si on prend une éducation élémentaire ?

>> Le reportage d'Europe 1

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne