Philippe Vcchi et Isabel Giordano en 2001 lors de la rentrée de Canal+

Philippe Vcchi et Isabel Giordano en 2001 lors de la rentrée de Canal+

AFP

La grande famille de Canal+ est en deuil. L'un de ses anciens journalistes star, Philippe Vecchi, est mort le 24 octobre, à l'âge de 53 ans. "Les équipes de Canal+ apprennent avec beaucoup d'émotion la disparition de Philippe Vecchi. Nos pensées se tournent vers ses proches", a déclaré la chaîne sur Twitter, tandis que Pierre Lescure, fondateur de Canal+, a rendu hommage à son "doux et brillant" ami.

Publicité

Les téléspectateurs des années 1990, n'ont pas pu oublier le visage de Philippe Vecchi. Après des débuts chez Libération, où il écrit sur le cinéma et la musique - ses deux grandes passions -, il intègre Canal+ en 1992, et travaille brièvement avec Jean-Luc Delarue, où il rencontre son ami Alexandre Devoise.

Durant deux ans, de 1995 à 1997, il anime l'émission d'actualité et de divertissement La Grande Famille, avec Devoise. C'est là que tous les deux deviennent inséparables. "Sans Alex, j'aurais peur de m'emmerder, assure Philippe Vecchi à Libération en 1997. Que l'un de nous fasse le chef, ce serait la fin des haricots."

La présentation solo le déprime

Lorsque le programme s'arrête, Philippe Vecchi prend les rênes la première partie de l'émission culte Nulle part ailleurs, avec son indéboulonnable binôme. L'atmosphère est à la déconne, mais toujours avec des invités de prestige.

Sur leur plateau, défilent les plus grands chanteurs, auteurs et acteurs du moment, tels que Bret Easton Ellis ou Julianne Moore. "On sera plutôt du genre à inviter Oasis et laisser Johnny Hallyday à Guillaume Durand, s'amuse le duo dans Libération. On fera pas de l'ultra-branché, mais un truc populaire, accessible à tous."

En 2001, Philippe co-présente Nulle Part Ailleurs Cinéma avec Isabelle Giordano, produit en parallèle Le journal du hard et anime seul + de cinéma. Ce dernier programme est un échec d'audience, et Philippe Vecchi s'ennuie ferme. Il quitte Canal+ en février 2002.

"De toute façon, vu le peu de succès de + de cinéma, je n'aurais pas pu me permettre de partir en faisant un barouf considérable", plaisante-t-il auprès du Parisien cette année-là. "Je ne comprends pas les animateurs qui veulent occuper seuls l'antenne. Je leur souhaite d'en passer, un jour, par un duo comme celui que l'on a formé avec Alexandre Devoise, d'abord à La Grande Famille pendant deux saisons, puis à NPA première partie durant trois ans. C'était d'un confort professionnel inouï."

Avec + de cinéma, Philippe Vecchi a l'impression de stagner. "J'avais le sentiment d'être revenu à mes débuts en journalisme, lorsque j'étais critique ciné à Libération dans les années 1990. Il n'y avait que les caméras en plus. Ce n'était pas une progression."

"Si vous n'aimez pas le porno, allez vous faire foutre"

Après cette longue parenthèse télévisée, Philippe Vecchi revient pourtant à ses premières amours, la presse écrite. Il rejoint Le Nouvel Observateur et sévit dans les pages du supplément TéléObs. Il écrit aussi pour VSD.

En 2008, le journaliste rejoint l'édition française de GQ, où il raconte, entre autres, son histoire d'amour avec la pornstar Mélanie Coste. Rien de si surprenant pour l'ancien producteur de l'émission la plus coquine du PAF. "Mélanie Coste a réindexé à la hausse mon éducation sexuelle, empathique et résolue, mi-trash mi-sweet, se souvient-il. La pureté de ses courbes, la diversité de ses positions et initiatives soudaines m'a changé des bimbos et pimbêches qui croient dur comme fer détenir le Graal sexuel."

Sa relation avec Coste lui fait "discerner" qui sont ses vrais amis, ironise-t-il. 'Certains n'ont guère supporté la perspective, arguant qu'il n'était pas possible qu'elle rencontre leurs enfants. D'autres me demandaient ce qu'un 'intello' comme moi (il faut le dire vite) pouvait trouver comme grain à moudre avec une 'bitch' de cette trempe."

Mais Philippe Vecchi n'est pas du genre à se laisser impressionner. En mai 2010, il est derrière la couverture de Playboy France, en hommage à la photographe Bettina Rheims, avec l'actrice de X Axelle Parker. Il réalise des interviews pour le magazine pornographique Chobix, tout en écrivant pour un hebdomadaire un peu plus classique, mais tout aussi rock'n roll, Les Inrockuptibles.

En tant qu'ancien de Libération et ex-producteur du Journal du Hard, Philippe Vecchi assume son grand écart, lui qui réussit brillamment à passer d'une interview de François Cluzet à un entretien avec Yasmine, actrice de chez Marc Dorcel. Dans GQ, il conclut d'ailleurs son histoire d'amour sans faire aucune concession: "Si vous n'aimez pas le porno, allez vous faire foutre."

Publicité