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Par Manuel Cladière
Publié le 26 octobre 2017 à 06h00
Les champignons ne poussent toujours pas
«Le projet est toujours en cours. Il prend juste plus de temps que prévu ». Emmanuelle Roze se veut rassurante. La co-dirigeante de l'entreprise Légulice, avec Benoît Roze et Fabrice Chapuzet, était venue à Chaspuzac (Haute-Loire), en novembre 2015 pour annoncer l'implantation d'une usine de production de champignons de Paris en compagnie de Michel Joubert, président de l'Agglomération du Puy-en-Velay et de Laurent Wauquiez, futur président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
On a du mal à les convaincre, mais on ne désespère pas
Le projet de 8,5 millions d'euros faisait rêver avec à la clé la création d'une centaine d'emplois et une première production prévue pour fin 2016 - début 2017.
Deux ans après, la parcelle de 2,5 hectares sur la zone de Chaspuzac « toujours réservée pour l'entreprise », atteste Michel Joubert, est toujours vide. Pas de bâtiment, ni même un début de mur ou une pelleteuse dégageant la terre pour créer les fondations de l'usine. Pourtant, l'Agglo avait même pris la décision d'accorder une avance de 5 millions d'euros à l'entreprise sous la forme de crédit-bail en novembre 2016.
« Le projet tient toujours. C'est une entreprise jeune et je crois qu'elle a eu des soucis avec l'agrandissement de son site en Bretagne », glisse Michel Joubert.
« Il est difficile de trouver le financement nécessaire. Les banques ne se mouillent pas », regrette Emmanuelle Roze qui avance la situation de l'entreprise : « Nous sommes une entreprise familiale en pleine expansion avec un développement constant et sans problème de débouché. Notre potentiel est important mais il nous manque un appui bancaire ».
Celui-ci pourrait venir du fait « que nous avons mis du temps pour stabiliser notre site de Poilley (Ille-et-Vilaine) ». Mais pas seulement.
« Nous exerçons dans un domaine d'activité atypique qui demande beaucoup de main-d'œuvre formée sur trois mois, ce qui nécessite un investissement important. De plus, le matériel coûte cher. Un chariot de cueillette coûte environ 8.000 euros. Notre métier est méconnu, ce qui explique que les banques ont du mal à nous suivre », souligne Emmanuelle Roze.
Légulice aurait-elle vu trop grand, trop rapidement ? En tout cas « Nous souhaitons toujours nous installer à Chaspuzac, ce qui nous permettrait d'être plus proches de nos clients du sud de la France. On ne désespère pas, mais on préfère avancer doucement. Une fois les fonds récoltés, tout peut aller très vite, en moins d'un an, l'usine peut entrer en production », assure Emmanuelle Roze.
Mais devant ce retard, certains glissent même, en privé, « qu'on ne verra jamais Légulice à Chapuzac ».
Manuel Cladière
[email protected]
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