Benoist Apparu et Alain Juppé, ici à Bordeaux le 10 juin 2011, ont tous les deux occupé un temps un logement social.

Benoist Apparu et Alain Juppé, ici à Bordeaux le 10 juin 2011, ont tous les deux occupé un temps un logement social.

Caroline Blumberg/MAXPPP

"Je ne veux pas me loger dans le privé, enrichir un propriétaire privé et participer à la spéculation immobilière." Pour justifier le fait d'occuper un logement social lorsque l'on a des revenus décents, toute excuse est bonne à prendre. Le cas de la conseillère de Paris (LFI) Danièle Simonnet en est un bon exemple. Il n'est pourtant pas unique.

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Il y a quelques jours, ses amis Alexis Corbière et Raquel Garrido étaient eux aussi dans la tourmente médiatique alors qu'ils occupaient un logement de la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP) jusqu'à ce qu'ils annoncent qu'ils le quitteraient prochainement. Une pratique légale certes mais pas forcément très déontologique. L'Express passe en revue certains des cas les plus retentissants de scandales liés à l'occupation d'un logement social par des politiques.

Alain Juppé

© / L'Express

En juin 1995, le Canard enchaîné révèle qu'Alain Juppé, alors Premier ministre, dispose depuis 1990 d'un logement de 181m², propriété de la Ville de Paris, rue Jacob (VIe) pour un loyer mensuel de 12 000 francs (2100 euros), inférieur aux prix du marché. Il aurait également contribué à réduire le montant du loyer de son fils, logé aussi par la Ville de Paris dans un appartement de la Ville de 88 m², pour un loyer de 6913 francs, que son père avait, dans une note de sa main, "arrondi à 6000 francs" (1050 euros). Près de 1,1 million (192 500 euros) de francs de travaux ont été réalisés à la charge de la mairie. Alain Juppé et ses enfants ont déménagé après ces révélations.

Dominique Tiberi

Dominique Tiberi, le 19 novembre 2013 à Paris

L'UMP a suspendu mercredi 16 candidats aux élections municipales parisiennes ayant décidé de conduire ou de s'associer à des listes concurrentes de celles de Nathalie Kosciusko-Morizet, a-t-on appris auprès de l'équipe de campagne de la candidate.

© / afp.com/Marion Ruszniewski

A la suite d'une plainte d'une association, en 1996, la justice s'intéresse au logement HLM de 134 m² rue Censier attribué à Dominique Tiberi, fils du maire de Paris d'alors, qui est par ailleurs propriétaire d'un appartement qu'il loue au prix du marché. Des travaux de rénovation ont été effectués dans le logement social pour environ 215 000 francs (37 630 euros). Il déménagera.

Benoist Apparu

Selon le journal L'Union de Reims du 14 janvier 2008, le secrétaire d'Etat au Logement et à l'Urbanisme occupe un logement HLM de 45 m² dans le Marais à Paris, pour 672 euros, en dessous des prix du marché. Conscient de la délicatesse de sa situation, il rend son appartement pour se loger dans le privé.

Georges Tron

Georges Tron le 29 mars 2015 à Draveil

Georges Tron le 29 mars 2015 à Draveil

© / afp.com/Kenzo Tribouillard

Selon le Canard Enchaîné du 24 mars 2010, celui qui est alors secrétaire d'Etat à la Fonction Publique bénéficie d'un logement social pour 1200 euros par mois à Paris. Selon Libération, Georges Tron paye 11,88 euros du mètre carré (sans compter la surface de sa terrasse). Le pied pour ce membre du gouvernement alors que dans le 16e arrondissement, où il loge, le niveau des loyers dans le privé est de plus de 20 euros du mètre carré.

Fadela Amara

© / L'Express

En juin 2010, le Canard enchainé révèle que la secrétaire d'Etat à la Ville, qui habite toujours son logement HLM, dans le 13e arrondissement, prête l'appartement de 120 m², mis à sa disposition par la République comme logement de fonction dans le 7e arrondissement, à des membres de sa famille. Le logement de 55 m² qu'elle loue rue Nationale dans le 13e arrondissement, appartient à la RIVP. Cette régie municipale détient en majorité des logements à loyers conventionnés, mais également des logements à loyers libres. C'est le cas de cet appartement.

Fadela Amara, aujourd'hui inspectrice générale des affaires sociales, occupe toujours un logement de la RIVP.

Delphine Batho

© / L'Express

La députée (PS) des Deux Sèvres occupe depuis 2001 un logement social de 108m2 dans le 19e arrondissement de Paris qui appartient à la RIVP pour 1524 euros par mois. Nommée ministre déléguée à la Justice en 2012, elle annonce qu'elle quitte son appartement.

Jean-Pierre Chevènement

© / L'Express

Selon Le Monde, l'ancien ministre de l'intérieur dispose d'un appartement de 120 m² dans le 5e arrondissement de Paris pour 1271 ¤ par mois. Il occupe toujours ce logement de la RIVP aujourd'hui.

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