A Perpignan, la solidarité avec la Catalogne du Sud s'organise

AFP

A Perpignan, la solidarité avec la Catalogne du Sud s'organise
A Perpignan, la solidarité avec la Catalogne du Sud s'organise © AFP

Temps de lecture : 3 min

"Il se passe des choses graves de l'autre côté de la frontière, il faut être solidaires, nous sommes un même peuple". Comme Laura, près de 150 personnes sont venues assister mercredi soir à Perpignan à la première réunion du "comité de solidaridat catalana".

Le point du soir

Tous les soirs à partir de 18h

Recevez l’information analysée et décryptée par la rédaction du Point.

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

Le rendez-vous a été fixé à 20h00, et à cette heure-là, la salle d'El Casal, le centre culturel catalan de Perpignan, est comble.

Des personnes de tous les âges qui ont répondu à l'appel d'associations catalanes des Pyrénées-Orientales pour organiser et coordonner la solidarité à l'égard des Catalans du Sud, à l'heure où le gouvernement espagnol s'apprête à prendre le contrôle de leurs institutions.

Pour toutes ces personnes, il "est important d'être là", car "il y a des droits fondamentaux qui ont été bafoués" en Catalogne à l'égard des indépendantistes, poursuit Laura, 28 ans, habitant à Perpignan.

En accueillant les participants à la réunion, Hervé Pi, animateur de l'antenne française de l'ANC, l'Assemblée nationale catalane (association indépendantiste) dénonce, en catalan, la détention de "prisonniers politiques", en référence aux deux chefs d'associations indépendantistes catalanes, Jordi Sánchez et Jordi Cuixart, inculpés pour sédition.

-'La répression va continuer'-

Et, prévient-il, "la répression va continuer. C'est pour cela qu'on crée un comité de solidarité", justifie-t-il au micro, sa table dominée par le drapeau indépendantiste aux rayures jaunes et rouges avec une étoile rouge.

Parmi les initiatives, outre l'information qu'il faut développer auprès de la population, des parlementaires, des médias, coupables d'ignorer "totalement la Catalogne", il y a l'ouverture d'un compte bancaire, "une caisse de résistance" pour pouvoir notamment "aider les prisonniers politiques et leurs familles", explique M. Pi.

Une personne fait un chèque, le 25 octobre 2017 à Perpignan © RAYMOND ROIG AFP
Une personne fait un chèque, le 25 octobre 2017 à Perpignan © RAYMOND ROIG AFP

Un compte aussi destiné "à recueillir des fonds et pour accueillir des associations qui ont leurs comptes bloqués au sud", afin qu'elles puissent continuer à fonctionner, avait expliqué à l'AFP, avant la réunion, Pierre Manzanares, membre d'Omnium cultural, association culturelle française distincte du mouvement éponyme espagnol, et un des organisateurs de la réunion de mercredi.

Et nombre de participants à la réunion ont signé mercredi soir un chèque d'adhésion au collectif, fixée à 30 euros, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Parmi eux, Joana Serra, propriétaire de la librairie catalane de Perpignan, la LLibreria Catalana, selon laquelle dans son magasin, "des personnes viennent pour demander ce qu'ils peuvent faire pour la Catalogne du sud", assure la libraire.

"Il y a surtout des personnes âgées, moins connectées, qui viennent avec des chèques et de l'argent pour une cagnotte de solidarité", assure-t-elle.

Un colonel à la retraite, dont la mère est née en Catalogne, avait aussi son chèque prêt, parce que les Catalans du sud, "ce sont nos cousins".

Et l'ancien militaire, André Laurent, se dit prêt aussi, "si les choses tournent mal", à accueillir des réfugiés passant la frontière, "à ouvrir sa maison".

Mais d'accueil de réfugiés, de personnes menacées qui décideraient de passer la frontière et de se réfugier en France, comme les Républicains espagnols il y a quelque 80 ans, il n'en a pas été question mercredi soir, assure Hervé Pi.

Reste que "dans la vie tout est possible", dit-il à l'AFP, après la réunion qui a duré un peu plus d'une heure. "Nous n'y croyons pas, mais nous y serions prêts", dit-il.

"Peut-être que des membres du gouvernement, des cadres devront quitter le territoire, c'est possible aussi", a confié à l'AFP Pierre Manzanares. "Mais nous ne nous attendons pas à un exode, un exil massif. Mais nous sommes prêts à toutes les éventualités".

"On ne peut pas rester neutres par rapport à ce qu'il se passe", en Catalogne, conclut Gautier, 29 ans, sympathisant de l'extrême gauche et qui est déjà allé manifesté à Barcelone et prêt "à apporter une aide logistique, matérielle, tout ce dont pourraient avoir besoin les camarades de l'autre côté" de la frontière.

25/10/2017 23:11:17 -          Perpignan (AFP) -          © 2017 AFP