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Une journée de trafic aérien sur une seule image - Match Avenir

Romain Clergeat (interview) et Thierry Carpentier (vidéo) , Mis à jour le

Cela ressemble à un vol d’oiseaux. Pourtant, cette image reflète bien la réalité. Voici ce que vos yeux auraient vu décoller en restant au même endroit toute une journée. C’est ce qu’a fait le photographe Mike Kelley dans quinze aéroports sur les cinq continents.

Paris Match. Comment avez-vous sélectionné les aéroports ?
Mike Kelley. J’ai cherché ceux qui offraient les meilleures possibilités pour réaliser des images spectaculaires. Paris est un grand hub très étendu, difficile à ­photographier. Je ­souhaitais des aéroports visuellement ­différents et aux paysages variés. J’aimais beaucoup Zurich, par exemple, pour ses pâturages qui contrastent avec ce qu’on trouve généralement autour d’un aéroport. Mon choix était une combinaison de plusieurs facteurs : l’importance du trafic pour avoir assez ­d’avions qui décollent, les facilités d’accès pour obtenir un point de vue idéal, une grande diversité de compagnies aériennes, et l’environnement.

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Avez-vous déplacé les avions de leur couloir aérien pour obtenir ce rendu grâce à la retouche numérique ?
J’ai été obligé d’en bouger certains afin de rendre la photo plus graphique mais, pour l’immense majorité, les avions sont exactement là où ils volaient. Si vous aviez été à côté de moi durant toute la journée de prise de vue, c’est ce que vous auriez vu “en vrai”. Au décollage, les avions prennent un ­couloir précis selon leur poids, la puissance dont ils ont besoin, etc. Du coup, il existe plusieurs ­couloirs aériens, plusieurs hauteurs et directions. Ce qui était idéal pour mon projet.

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“Maintenant, je suis capable de reconnaître au bruit n’importe quel avion !” 

Los Angeles aéroport international.
Los Angeles aéroport international. © Mike Kelley

Aéroport international de Los Angeles (photo Mike Kelley).

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En ces temps de terrorisme, on vous a laissé prendre des avions en photo toute la journée sans vous embêter ?
Je n’ai jamais eu de problèmes avec la sécurité. Dans certains aéroports, j’avais besoin d’avoir accès aux pistes. J’ai donc dû demander des autorisations, comme à Dubaï ou à Auckland. Certains ont refusé de m’aider, comme Heathrow à Londres. D’autres ont compris mon ­projet et ont cherché à me faciliter la tâche, à Auckland par exemple.

Etes-vous capable de reconnaître le bruit de n’importe quel gros-porteur ?
Absolument ! Et le 757 est mon préféré. C’est aussi le plus facile à identifier…

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Où avez-vous pris le plus de photos en une journée ?
C’est sûrement au Haneda de Tokyo. Il y a un tel trafic… J’ai dû en faire près de 15 000 dans la journée.

Combien d’heures d’affilée avez-vous photographié le plus longtemps ?
Douze heures de suite à l’aéroport de Francfort. C’était pendant le solstice d’été et les journées étaient extrêmement longues. En outre, Francfort offre une grande diversité d’avions, c’était un endroit très intéressant.

Tokyo Haneda
Tokyo Haneda © Mike Kelley

Aéroport de Tokyo-Haneda, Ota, Tokyo, Japon, 79 699 762 passagers par an (photo Mike Kelley).

L’aéroport où j’ai eu le plus de difficultés ?

Tokyo, sans hésitation ! J’ai été obligé d’y aller deux fois. Je voulais que le mont Fuji soit visible. Au cours de mon premier voyage, il était dans la brume. J’y suis donc retourné en mars ; la température était glaciale mais c’était la meilleure chance d’avoir un ciel dégagé. J’ai loué un bateau pour être dans la baie dès 4 h 30 du matin. Au final, cela valait le coup même si je suis resté dix heures assis dans le froid.

Le site de Mike Kelley .

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