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Un mois après le référendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien, Barzani renonce à la présidence

Le président du Kurdistan irakien a adressé, dimanche, une lettre au Parlement de la région autonome.

Le Monde avec AFP

Publié le 29 octobre 2017 à 16h14, modifié le 29 octobre 2017 à 19h49

Temps de Lecture 3 min.

Massoud Barzani à Erbil, au Kurdistan irakien, le 27 septembre 2017.

Le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, a annoncé, dimanche 29 octobre dans une lettre adressée au Parlement de la région autonome, qu’il ne sera plus président « après le 1er novembre », sur fond de crise sans précédent entre Erbil et Bagdad. « Après le 1er novembre, je n’exercerai plus mes fonctions et je refuse que mon mandat soit prolongé », affirme-t-il dans cette missive, dont l’Agence France-Presse a obtenu une copie.

« Changer la loi sur la présidence du Kurdistan ou prolonger le mandat présidentiel n’est pas acceptable », poursuit le dirigeant, à la tête du Parti démocrate du Kurdistan (PDK) et grand architecte du récent référendum d’indépendance, qui a débouché sur la perte par les Kurdes de la quasi-totalité des territoires qu’ils revendiquaient en dehors de leur région autonome.

« Je demande au Parlement de se réunir pour combler la vacance du pouvoir, remplir la mission et assumer les pouvoirs de la présidence du Kurdistan », poursuit le fondateur de cette région autonome mais aussi le responsable de sa plus grave crise.

Lire notre article : Article réservé à nos abonnés Recul kurde sur le référendum d’indépendance

Session émaillée de tensions

A 71 ans, le leader kurde, toujours revêtu de l’habit kaki des peshmergas (combattants kurdes), affirme encore qu’il va « rester un peshmerga dans les rangs du peuple du Kurdistan et je continuerai à défendre les acquis du peuple du Kurdistan ».

Cette lettre a été communiquée au Parlement kurde, réuni dimanche après-midi à Erbil, pour décider de la répartition provisoire de ses pouvoirs d’ici à l’élection présidentielle, dont la date n’est pas encore fixée. Plusieurs fois repoussée, la session s’est ouverte à huis clos et a été émaillée de tensions.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés La fuite en avant de Barzani après le référendum kurde

L’opposition, notamment le parti Goran qui plaide pour la démission de M. Barzani et un « gouvernement de salut national », s’oppose à la répartition des pouvoirs proposée par les grands partis kurdes, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de M. Barzani et son rival de l’Union patriotique kurde (UPK), ont indiqué des députés.

Massoud Barzani « symbolise l’échec de la politique kurde et la seule chose qui lui reste à faire est de s’excuser publiquement », a, ainsi, lancé avant l’ouverture de la session Raboun Maarouf, député de Goran.

Mandat prolongé de deux ans

Le mandat de M. Barzani, premier président élu de la région autonome, avait expiré en 2013. Il avait été prolongé de deux ans par le Parlement puis s’était poursuivi sans élection ni décision formelle face au chaos engendré par l’offensive de l’organisation Etat islamique (EI) en Irak.

Le Parlement kurde a récemment gelé les prérogatives de M. Barzani à la suite des conséquences désastreuses du référendum d’indépendance qu’il a initié. Cette consultation, où le oui l’a emporté avec 92,73 % des suffrages et un taux de participation de 72,16 % a créé une crise sans précédent entre Bagdad et Erbil.

Lire les explications de notre envoyé spécial à Erbil : « La perspective d’un Etat kurde souverain paraît plus éloignée que jamais »

Bagdad a envoyé ses troupes reprendre le contrôle des « territoires disputés », ces zones situées hors de la région autonome où les Kurdes avaient étendu leur emprise depuis 2003, dont la riche province pétrolière de Kirkouk tombée dans les mains des Kurdes en 2014. Cette région aurait pu assurer la viabilité économique d’un hypothétique Etat kurde.

Erbil n’a en outre pas obtenu le soutien international qu’il espérait concernant le référendum sur l’indépendance. Donald Trump a notamment refusé à « prendre parti », tout en précisant que les Etats-Unis « n’aim[aient] pas » qu’Irakiens et Kurdes s’affrontent.

Dans une apparition à la télévion, dimanche, M. Barzani a d’ailleurs déploré le manque de soutien du gouvernement américain. « Nous ne pensions pas » que les Etats-Unis ne s’opposeraient pas à « une attaque féroce contre le peuple kurde », un de leurs alliés dans la lutte contre le groupe Etat islamique, a-t-il affirmé en désignant la réaction des forces irakiennes après le référendum.

Le Monde avec AFP

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