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Françaises parties en Syrie: une vingtaine de familles interpellent Emmanuel Macron

INFO RMC - Selon le ministère de l'Intérieur, 293 Françaises sont encore en Syrie. Une vingtaine de familles ont envoyé la semaine dernière une lettre à l'Elysée, Matignon et 5 ministères pour sensibiliser les autorités au sort de leurs filles et de leurs enfants.

293 Françaises sont encore en Syrie, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. A leurs côtés, 506 enfants nés en France ou sur place. Plusieurs dizaines de ces femmes ont été arrêtées à Raqqa avec leurs enfants. D'autres devraient l'être dans les prochains mois avec la chute des villes encore tenues par l'État islamique. Certaines cherchent aussi à fuir l'organisation terroriste. Selon nos informations, plusieurs françaises et leurs enfants auraient été tué dans des bombardements ces derniers mois.

Dans une lettre adressée à l'Elysée, Matignon et les ministères de la Défense, de l'Intérieur, de la Justice, des Affaires étrangères et de la Santé, les familles de ces femmes veulent alerter sur le sort de ces femmes. La lettre demande aux autorités de faciliter leur retour en France pour qu'elles soient jugées par des tribunaux français. Elles alertent aussi le gouvernement sur le sort de leurs petits-enfants envers qui l'État français a un devoir de protection.

"Pourquoi serait-elle jugée par un tribunal autre que français?"

Béatrice fait partie des mères qui ont envoyé une de ces lettres. Sa fille a rejoint l'Etat Islamique, il y a 3 ans. Depuis, elle a eu un enfant, un petit garçon de bientôt deux ans. Depuis ce départ, Béatrice vit dans l'angoisse: "Je m'imagine comment il peut être, la couleur de ses cheveux. On ne sait pas exactement où ils sont, s'ils subissent des bombardements, on ne sait rien".

Sa fille a été arrêtée à la sortie de Raqqa par les forces arabo-kurdes. Et les autorités françaises l'ont répété: ces jeunes femmes devront être jugées en Syrie. Incompréhensible pour Béatrice: "Ma fille est française, elle doit répondre de ses actes. Pourquoi elle serait jugée par un tribunal autre que français?"

Autre demande dans cette lettre envoyée au président de la République: la nomination d'un référent auprès des autorités, un référent capable de guider les parents comme Béatrice: "Si demain ma fille m'appelle et me dit qu'elle veut rentrer, je ne sais pas à qui m'adresser pour la ramener avec son enfant. Comment il va grandir cet enfant s'il reste là-bas?"

Malgré nos nombreuses sollicitations, l'Elysée, Matignon et les ministères concernés ne nous ont donné aucune réponse précise aux demandes de ces familles.

Céline Martelet (avec P.B.)